Retraites et langue de bois
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Retraites et langue de bois

A en croire Thomas Legrand, éditorialiste matutinal de France Inter, et pourfendeur de la langue de bois
bien connu de nos @sinautes, de nombreux socialistes, en privé, sont prêts à en finir avec le symbole de l'âge légal du départ en retraite à 60 ans. Ils l'avoueraient volontiers, les coquins, mais seulement "off". Legrand ne précise pas s'il a bénéficié lui-même de ces confidences, mais s'estime autorisé à les rapporter, parce que "le off, c'est fait pour ça". Il est toujours hasardeux de dévoiler un "off", et Legrand le sait bien, lui qui s'était fait crucifier par Eric Besson, lequel n'avait pas supporté que Legrand insinue que ledit Besson tenait un double discours sur un sujet tabou : Jean Sarkozy.

 Que veulent, que peuvent vraiment les socialistes, à propos de la réforme des retraites ? De sa salle de bains, le matinaute peine à s'y retrouver dans le feuilleton quotidien. Et surtout, il peine à répondre à cette question élémentaire : à quoi bon retarder l'âge légal du départ en retraite, alors que le taux de chômage des "seniors", comme on dit, est en France, selon les sources, "supérieur à la moyenne européenne", ou "l'un des plus élevés d'Europe" ? A quoi bon, sinon à verser des retraites au rabais, à tous ceux qui liquideront leurs droits avant le futur nouvel âge légal ? Et si c'est bien là le but caché de la réforme, pourquoi les socialistes ne le disent-ils pas en ces termes ?

Il est vrai qu'ils ne semblent pas toujours très bien savoir ce qu'ils disent. On se souvient de Martine Aubry, hasardant l'autre semaine, au micro d'Aphatie, en termes flous, qu'il était parfaitement possible que l'on aille vers 61 ou 62 ans, avant de se reprendre quelques jours plus tard, cramponnée comme jamais à "l'âge légal à 60 ans". On l'avait mal comprise. Elle n'avait pas dit ce que l'on avait entendu. Elle ne voulait pas parler de la loi, mais de "la pratique". On n'ose imaginer l'hallali, les moues compatissantes, les yeux au ciel, si Ségolène Royal avait commis la même gaffe. Mais Aubry semble bénéficier, ces jours-ci, d'un micro-état de grâce, de la part des hyper-éditorialistes. A moins que la complexité du sujet des retraites désamorce toute velléité polémique. A chacun de choisir son hypothèse.

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