Pas de twittos à Tombouctou
Des jeunes capitaines ont chassé un président démocratiquement élu, qui ne parvenait pas à mater la rebellion touareg. Tout est confus. Les bons et les méchants n'apparaissent pas clairement. Le touareg est un personnage a priori plutôt sympathique (hospitalité du désert, thé à la menthe, etc). Expédions ça en en dix secondes, coco, il sera bien temps d'en parler quand ça se sera décanté. Accessoirement, le monde politique français, tout entier accaparé par les gravissimes enjeux de la campagne présidentielle, n'y accorde qu'une oreille distraite: personne n'allait apparemment réveillonner au Mali.
C'est néanmoins assez pour que les radios du matin se réveillent: chronique de Bernard Guetta sur France Inter, questions d'Elkabbach au communiste Pierre Laurent sur Europe 1, etc. Le piapiatage national découvre Tombouctou.
Le piapiatage médiatique réagit de manière pavlovienne à certains mots. "Islamiste" est évidemment au premier rang de ces détonateurs. L'expulsion par Guéant de cinq "islamistes", dont un bon nombre de "prédicateurs", se hisse mécaniquement à la première place du journal de France Inter. Le "coup de filet dans les milieux islamistes" mérite forcément un sujet (à ce propos, lisez donc, si ce n'est encore fait, l'enquête de Sebastien Rochat, sur le "coup de filet" contre les cabotins télégéniques de Forsane Alizza. Quelque chose me dit qu'on pourrait en reparler). Bref, bienvenue au Mali dans les sujets dignes d'intérêt.
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