Pas de twittos à Tombouctou
Le matinaute
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Pas de twittos à Tombouctou

Putsch au Mali. Les premiers jours, la nouvelle ne fait que des brèves au JT, entre deux gros morceaux de présidentielle. Un putsch de plus.

Des jeunes capitaines ont chassé un président démocratiquement élu, qui ne parvenait pas à mater la rebellion touareg. Tout est confus. Les bons et les méchants n'apparaissent pas clairement. Le touareg est un personnage a priori plutôt sympathique (hospitalité du désert, thé à la menthe, etc). Expédions ça en en dix secondes, coco, il sera bien temps d'en parler quand ça se sera décanté. Accessoirement, le monde politique français, tout entier accaparé par les gravissimes enjeux de la campagne présidentielle, n'y accorde qu'une oreille distraite: personne n'allait apparemment réveillonner au Mali.


Et tout d'un coup (ce matin) la grosse machine s'empare de l'affaire. Que s'est-il passé entretemps ? Eh bien, on a regardé des cartes. Tiens, le Mali, ce ne serait pas du côté du Sahel, par hasard ? Ca ne grouillerait pas d'AQMI, par là-bas ? Déjà moins sympathique, le touareg. Ah tiens, la grande ville du Nord du pays, Tombouctou, est "tombée" à son tour aux mains des touaregs. Pire: elle est tombée aux mains "d'islamistes", eux-mêmes touaregs, qui auraient chassé de la ville les premiers rebelles touaregs. Là, ça devient sérieux. On n'a aucun détail sur cette prise de contrôle. Les agences de presse en sont réduites, pour l'instant, à travailler au téléphone, sans doute depuis la capitale Bamako, et il semble que Tombouctou compte étonnamment peu de twittos. La nouvelle de la prise de contrôle de la ville par ces islamistes ne repose, à l'heure où écrit le matinaute, que sur une seule source, un nommé Moussa Haïdara, tantôt qualifié de "cameraman", tantôt de "policier local" (mais il est peut-être les deux à la fois).

C'est néanmoins assez pour que les radios du matin se réveillent: chronique de Bernard Guetta sur France Inter, questions d'Elkabbach au communiste Pierre Laurent sur Europe 1, etc. Le piapiatage national découvre Tombouctou.

Le piapiatage médiatique réagit de manière pavlovienne à certains mots. "Islamiste" est évidemment au premier rang de ces détonateurs. L'expulsion par Guéant de cinq "islamistes", dont un bon nombre de "prédicateurs", se hisse mécaniquement à la première place du journal de France Inter. Le "coup de filet dans les milieux islamistes" mérite forcément un sujet (à ce propos, lisez donc, si ce n'est encore fait, l'enquête de Sebastien Rochat, sur le "coup de filet" contre les cabotins télégéniques de Forsane Alizza. Quelque chose me dit qu'on pourrait en reparler). Bref, bienvenue au Mali dans les sujets dignes d'intérêt.

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