Le reproche de Libé à Hollande
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Le reproche de Libé à Hollande

Escarmouche politico-médiatique ordinaire.

Interviewant longuement François Hollande, Libé lui adresse le reproche suivant: pendant que Sarkozy était au G 20, se faisant décerner des satisfecits longs comme le bras par Obama, vous étiez en Corrèze. "Est-ce la bonne façon de rendre votre projet alternatif audible ?" Et dans un autre article, pour faire bon poids, le journal, emboîtant la plume au Figaro, estime que les électeurs socialistes "pourraient se sentir dépités d’avoir vu Sarkozy s’afficher en sauveur de «l’Europe et du monde» avec Angela Merkel à Cannes, et Barack Obama louer le «leadership extraordinaire» du président sortant tandis que le candidat et président du conseil général de Corrèze était à la Foire du livre de Brive pour dédicacer son opus sur le Rêve français..."

Rendez vous compte ! En Corrèze ! Qu'aurait souhaité mon confrère de Libé ? Que Hollande campât sur la Croisette, avec tente et duvet ? Qu'il prît la tête d'un contre-sommet ? Qu'il défilât avec les altermondialistes ? Dans les multiples injonctions qu'adresse la presse aux politiques, il y a celle-ci, permanente: nourrissez-nous ! Nourrissez-nous, avec des déclarations, des images, des actions, des initiatives, de la com'. Nourrissez-nous comme Sarkozy nous a nourris, des années durant, en sujets de chroniques, de reportages, et même, paradoxalement, de critiques et d'effroi. Soyez présent, sur les écrans, jour et nuit, gesticulez, pour que nous puissions critiquer vos gesticulations, et puissions aussi, dans trois mois, dans six mois, ressortir des archives vos rêves défraichis, vos prévisions démenties par l'évolution inéluctable de la catastrophe.

Les journalistes de Libé sont sans doute les seuls à avoir noté cette incongruité de l'emploi du temps du candidat socialiste (pour ma part, le scandale de ses rencontres avec Masure, Poulidor, et Antoine Gallimard m'avait totalement échappé). D'après la cellule spéciale de politique au conditionnel passé d'@si, si Hollande avait été confronté à la crise de l'euro, il est vraisemblable qu'il n'aurait pas fait pire que Sarkozy, mais tout aussi probable qu'il n'aurait pas fait mieux. Les choses étant ce qu'elles sont, faute de résister mieux que la droite aux injonctions des agences de notation et des marchés, résister à celles des médias est sans doute la chose la plus intelligente, disons la moins bête, que peut faire en ce moment l'homme qui rêve modestement de "donner un sens à la rigueur".

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