Hollande : une tuile nommée Attali
Le matinaute
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Hollande : une tuile nommée Attali

Aie ! Première vraie tuile pour Hollande.

Tout semblait aller bien, il marchait sur les eaux, et vlan: Attali le soutient. L'essayiste-conseiller-prophète l'a déclaré solennellement chez Elkabbach, ce matin. Il ne manque plus que BHL (d'ailleurs il le soutient peut-être aussi, je n'ai pas vérifié). Tiens, faisons un peu de complotisme matinal. Je soupçonne un coup bas de Sarkozy. J'imagine bien la supplique: "Jacques, c'est la panade, c'est plié, ma déclaration de candidature chez TF1 ne m'a pas fait gagner un seul point, malgré les efforts de la Ferrari pour nettoyer son 20 heures pour moi, il faudrait un miracle. La guerre, j'ai déjà essayé, je suis pas sûr de pouvoir recommencer, c'est quand même compliqué, une guerre, y a l'ONU, tout ça, c'est des voyages, de l'énergie. La crise, oui, mais on n'est jamais sûr, et pis maintenant qu'on a perdu le triple A je pourrai pas refaire Merkozy. Tu peux pas faire quelque chose pour moi ? Un truc qui enfonce vraiment Hollande, qui chasse l'histoire Borloo, non mais quel con, ce Proglio. J'aurais bien une idée. Chais pas si chpeux te dmander". Etc etc. N'est-il pas vraisemblable, mon scénario complotiste ?

Attention, si Attali soutient Hollande, ce n'est pas, mais alors pas du tout, parce que Hollande plane à 59% d'intentions de vote au second tour dans le dernier SOFRES, publié ce mardi matin. Il l'a bien précisé chez Elkabbach, sans rire une seconde: "Sarkozy a de fortes chances de gagner". C'est donc une prise de position risquée. Voire héroïque. Il encourt le risque de la disgrâce, de la mine de sel. En tout cas, de la part d'Attali, cette "boussole qui marque le sud", comme dit drôlement Natacha Polony dans notre @ux sources de cette semaine, c'est un coup dur porté à Hollande.

Est-elle déjà "pliée", cette élection ? On avait ce débat hier matin, dans notre conférence de rédaction hebdomadaire (où l'on refait le monde au comptoir débat démocratiquement de l'avenir de la planète et de la ligne du site, ne croyez pas). A priori, au vu des sondages, de la comparaison mois par mois avec les précédentes présidentielles, et vu de Sirius, oui, bien entendu, elle est pliée, et le retard est irrattrapable pour Sarkozy. Mais alors, pourquoi n'est-ce pas la tonalité dominante de lémédias ? Qu'est-ce qui empêche les zéminents zéditorialistes d'appeler un chat un chat, et la pâtée une pâtée ? Qu'est-ce qui les oblige à entretenir ce faux suspense, à base de "entrée fracassante en campagne", "semaine de la dernière chance", "va-t-il arriver à ?" Cette question nous ramène aux règles fondamentales de la constitution du message médiatique (rien de moins). Je vous donne mon quarté dans l'ordre. 1) Ils ont peur du ridicule évidemment (si guerre mondiale, scoop sur la présence de Hollande au Carlton de Lille, etc, qui renverse soudain la table). 2) Le suspense fait vendre. Et qui achètera des journaux, qui regardera des émissions, qui expliqueront que c'est plié ? 3) Ils n'ont pas perçu le rejet viscéral de Sarkozy dans les profondeurs de l'électorat, rejet qui, depuis cinq ans, a eu bien du mal à parvenir jusqu'aux arrondissements parisiens où sont concentrées les mangeoires des éditorialistes. 4) Pour ceux d'entre eux qui souhaitent la défaite de Sarkozy, ils ont peur de (s'auto) démobiliser. Mais vous avez le droit de jouer le quarté dans un autre ordre. Voire de trouver d'autres raisons.

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