Guéant, et la cote de la peinture africaine
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Guéant, et la cote de la peinture africaine

On avait donc mal lu la circulaire Fillon, sur la restitution à l'Etat des cadeaux reçus par les ministres.

Claude Guéant n'était pas obligé de restituer la toile du peintre ivoirien James Houra reçue des mains du président Ouattara, puisqu'elle n'avait qu'une "valeur sentimentale". Telle est la réponse faite au Lab par l'ancien ministre qui, quelques heures plus tôt, avait refusé de répondre à nos questions sur le même sujet. Je cite: "ce tableau n'a pas de valeur marchande, mais il a une valeur affective bien réelle".

D'abord, Guéant fait une lecture sélective de cette circulaire Fillon. Laquelle précise aussi que les anciens ministres sont censés restituer au patrimoine national les cadeaux présentant "un intérêt artistique, culturel, scientifique ou historique". Par définition, une peinture africaine ne présente, c'est bien connu, aucun intérêt artistique. Mais revenons à l'essentiel. Le tableau africain, évidemment, ne saurait non plus avoir une cote. A l'inverse du tableau flamand, qui trouve facilement preneur auprès des avocats malaisiens, ce ne peut être qu'une babiole, un grigri, un colifichet, un poster décoratif. Si j'avais (très) mauvais esprit, je rapprocherais ce jugement artistique de la conception guéantienne, selon laquelle "toutes les civilisations ne se valent pas".

Claude Guéant n'a sans doute pas eu le temps de faire une recherche sommaire sur la cote de James Houra. Laquelle recherche lui aurait par exemple appris que, si Houra ne dispose pas encore d'une notice Wikipedia, le gouvernement ivoirien a posé en 2011 une option sur deux de ses toiles, pour des prix respectifs de 2,5 millions et 800 000 francs CFA (soit 3811,23, et 1219,59 euros). Encore le peintre, dans cette opération, a-t-il possiblement été sous-évalué par le gouvernement ivoirien. Interrogé par France Info, Houra évalue lui-même sa cote entre 2 500 et 25 000 euros. D'un mal pouvant jaillir un bien, il n'est pas impossible que la nouvelle affaire Guéant la fasse encore grimper.

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