Conte moderne : une tornade de Noël
chronique

Conte moderne : une tornade de Noël

Au moins 78 morts dans quatre États différents, une trajectoire de plus de 300 kilomètres : tout le monde s'accorde à considérer comme "hors norme" la tornade qui a ravagé, vendredi 10 décembre, une partie des États-Unis. Tornade d'une violence "hors norme", provoquée par  "les températures inhabituellement chaudes dans le sud du Midwest, supérieures de 15°C, voire 20°C, aux moyennes" note le correspondant du Monde à New York Arnaud Leparmentier, qui ajoute : "Le choc thermique, très inhabituel pour décembre – les tornades ont plutôt lieu à la fin de l’hiver –, a déclenché le désastre". Ces précisions n'empêchent pas le journal, quelques lignes plus bas, de considérer dans un intertitre que "le phénomène est difficile à relier au changement climatique". Encore et toujours de terribles manques de preuves !

Parmi les 78 morts, au moins six (bilan provisoire) sont à déplorer dans un entrepôt Amazon d'Edwardsville (Illinois). Dans le même article, Leparmentier mentionne en trois lignes que "selon l’agence Bloomberg, la catastrophe a déclenché un débat sur l’interdiction d’avoir son téléphone portable à son poste de travail dans les entrepôts Amazon". De quoi s'agit-il ? Pour des raisons de productivité, les salariés d'Amazon n'ont traditionnellement pas le droit de conserver leur portable sur leur lieu de travail. Cette interdiction, levée pendant le Covid, est progressivement réintroduite par les responsables locaux,  note Libération. C'était manifestement le cas à Edwardsville (peut-être pour tenir compte de la surcharge traditionnelle de Noël, je n'en sais rien), où les services météo de la ville avaient envoyé une alerte par message électronique, une heure avant l'impact de la tornade, message que les salariés n'ont donc pas pu recevoir. 

Au lendemain de la catastrophe, alors que les sauveteurs fouillaient les décombres de l'entrepôt, l'ex-PDG d'Amazon Jeff Bezos, deuxième homme le plus riche du monde après Elon Musk, instagramait joyeusement sur un lancement de sa compagnie de tourisme spatial, Blue Origin. Le vol, qui emmenait notamment, outre "un père et son enfant", Laura Shepard, fille du premier Américain dans l'espace (nombreux articles dans le monde entier) a duré dix minutes et treize secondes, et s'est parfaitement déroulé. Le prix du billet n'a pas été précisé. Cette merveilleuse histoire vous est offerte par la féérie de Noël.

Mise à jour, 10 h : contrairement à ce que j'ai initialement écrit dans ce billet, le Washington Post a bien évoqué l'entrepôt d'Edwardsville.

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