Bonnes nouvelles de l'école
Le matinaute
Le matinaute
chronique

Bonnes nouvelles de l'école

Mais non, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles.

Prenez la violence scolaire. A en croire le 20 heures, pour ceux qui croient encore le 20 heures, on pourrait penser que tout va très mal : baffes, passages à tabac d'enseignants, etc. Eh bien, pas du tout. Il résulte d'une enquête que la majorité des personnels du primaire et de maternelle jugent l'ambiance "plutôt bonne". Ainsi est titrée une dépêche AFP, qui rend compte d'une enquête menée par l'Observatoire national de la violence à l'école. La plupart des reprises médiatiques des résultats de cette enquête ont aussi adopté un titre positif.

Mais derrière ce "plutôt bonne", se cachent d'étranges chiffres. On apprend par exemple dans cette enquête que 35,8% des enseignants (de maternelle et de primaire, rappelons-le) se sont dits victimes d'injures, 17,1% de menaces, 14% de harcèlement (par des parents d'élèves ou d'autres membres du personnel), 3,6% de coups. Plus d'un instituteur sur trois victime d'injures, ça peut sembler beaucoup (en ZEP, souligne l'enquête, il faut quasiment multiplier tous ces chiffres par deux), mais il est vrai qu'on peut aussi, comme Le Monde, l'écrire ainsi: "les violences verbales (injures pour 35,8 % des victimes, menaces pour 17,1 %) l'emportent de loin sur les violences physiques (5,6 % des répondants bousculés, 3,6 % frappés)". Présenté ainsi, avouons-le : on est tout de même soulagé par le faible taux de baffes, du même soulagement que l'amputé d'un bras, qui réalise qu'il lui reste tout de même l'autre bras.

En fouillant dans les comptes-rendus journalistiques de cette enquête, on apprend aussi dans Libé que 40% des directeurs d'école (par suite de ces violences ?) pensent à quitter leurs fonctions. Là encore, cela peut sembler beaucoup, mais là aussi, on peut se rassurer en soulignant, comme l'enquête, que "la violence est surtout interne à l'établissement et s'inscrit dans la relation éducative avec les parents d'élèves". Ouf ! Si l'engueulade moyenne "s'inscrit dans la relation éducative", ça change tout. Que conclure des comptes-rendus de cette enquête ? Que la dramatisation, la surenchère, l'effet de loupe, sont, sans conteste, les biais médiatiques le plus souvent observés par les observateurs de l'observatoire d'@si. Mais qu'ils n'excluent pas, de temps à autre, quelques bouffées, localisées, de dédramatisation. A chacun ensuite d'interpréter le phénomène.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.