Années 40 et start up nation
chronique

Années 40 et start up nation

Après l'exode, le marché noir. Suite logique. La police a fait fermer une parapharmacie du XVIe arrondissement de Paris.  Officiellement, elle ne vendait pas de masque, mais on pouvait en acheter, sous le comptoir, à dix euros pièce. "Un policier qui sortait de chez lui, écrit France Inter, avait été attiré par un curieux manège devant la boutique". J'adore cette expression : "curieux manège". Elle nous replonge droit dans la presse des Années 40, et son increvable feuilleton du marché noir. On y est. Modiano, à la rescousse ! Et Dutourd, avec son "Au bon beurre". Pour les amateurs, il y a aussi l'épicier chinois bio de Belleville, chez qui ont été saisis 15 490 masques. Interrogé sur leur provenance, le commerçant a "chiqué", écrit encore France Inter. J'avoue que je n'avais jamais entendu l'expression. Eternité du journalisme de commissariat.

L'épicerie bio de Belleville. La parapharmacie. Le comptoir, l'arrière-boutique : c'est fait, on est de retour dans les Années 40. Les mêmes articles. Les mêmes mots. Et, symétriquement, les mêmes héros : ces entreprises qui se reconvertissent en fabricants de masques, exemples édifiants dont nous abreuvent les JT. Et cette tonitruante solidarité, sauce Macron, à ceux qui sont "en première ligne".

Un bel épisode de guerre et de patriotisme, auquel n'auront pas eu droit les télépectateurs de TF1, hier soir : la ministre du travail Pénicaud traitant de "défaitistes" les entreprises du BTP qui ont mis leurs ouvriers en chômage technique, pour ne pas les exposer à la contamination (voir ci-dessous). Défaitistes ! Allez, Pénicaud, allez au bout de votre pensée, et faites des exemples : douze balles dans la peau pour les maçons, les terrassiers, les couvreurs, les miroitiers, tout le peuple des tranchées et des marteau-piqueurs. Au peloton, les déserteurs, pour assainir le monde d'après ! 

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