"L'Etat, c'est nous" : pourquoi un nouveau dossier
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"L'Etat, c'est nous" : pourquoi un nouveau dossier


Cette fois, ils se réveillent: la mesquinerie du décret présidentiel, calibré pour priver Villepin de sa croix de grand officier de la légion d'honneur...

picto Celle-là même

...accordée à tous les anciens premiers ministres, à condition qu'ils soient restés en fonction pendant deux ans (il manque quinze jours à Villepin) a fini par réveiller les rédactions.

En tout cas, davantage que le précédent décret anti-Villepin signé par le même Sarkozy, qui avait retardé de dix-sept jours la mutation d'un juge d'instruction, afin qu'il puisse signer le renvoi du même Villepin en Correctionnelle (Justine Brabant l'explique ici). Il est vrai que cette privation de grand croix est plus humiliante, donc plus voyante, que la discrète petite manipulation judiciaire, même si cette dernière est intrinsèquement plus choquante au regard des principes démocratiques.

Cette appropriation de l'appareil d'Etat par son chef, afin d'assouvir ses vengeances, ou de récompenser services et fidélités (déjà apparue lors de la mémorable affaire de l'invasion de la villa de Christian Clavier en Corse), se manifeste aussi dans les toutes petites choses, et toujours protégée par la même pudeur médiatique. A ma connaissance, seul Gala a relevé que Sarkozy venait aussi de décorer une magistrate, Nicole Choubrac, femme certainement remarquable, mais dont le principal mérite est de l'avoir divorcé sans (trop de) vagues de son ex-épouse Cecilia. Tout les rêves sont désormais permis à Mme Choubrac. Allez savoir, il pourrait bientôt y avoir une place à prendre au ministère de la Justice !

Si nous inaugurons aujourd'hui, avec cette affaire Villepin, un dossier "l'Etat c'est nous", ce n'est pas seulement pour relever ces multiples actes d'appropriation de l'Etat au service d'un seul. Ce n'est pas davantage parce que nous serions séduits par l'ancien Premier ministre de Chirac: à la place de Sarkozy, peut-être ferait-il la même chose. C'est surtout pour souligner la discrétion de la presse devant ces empiètements, petits ou grands, sur l'état de droit. Certes, l'affaire Clavier a été amplement médiatisée, et celle de la Légion d'honneur aussi. Mais combien d'autres fois, où le président met la main dans le pot de caramels, sans que personne le relève ? Pensez-vous que les journalistes ignorent tout cela ? Bien sûr que non. Simplement, il y a tant de bonnes raisons de regarder ailleurs ! Et puis, n'est-il pas populaire ? Ses sondages remontent. On en parlera donc une autre fois. Enfin, toutes ces savoureuses anecdotes, il sera bien temps de les révéler dans des livres, dans dix ans, quand Sarkozy sera à terre (puisqu'il sera à terre un jour). Nous souhaitons simplement, ici, prendre quelques années d'avance.

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