Pourquoi votre site sera sans pub (merci Cécilia, et Batailléfontaine)
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Pourquoi votre site sera sans pub (merci Cécilia, et Batailléfontaine)

Avec ce long week-end de la Toussaint, je souffle enfin quelques heures, et je m'aperçois que cela fait bien longtemps que je ne vous ai pas donné de nouvelles de l'avancement de notre site définitif.

Il y en a beaucoup, des nouvelles. Et elles sont bonnes: un magnifique cahier des charges, très complet, a été rédigé par notre nouvelle chef de projet, Julie Guilbault. Le cahier des charges, c'est le document qui recense les mille et une merveilles que vous pourrez trouver sur le site. Ce sont les plans de l'édifice, avec ses pièces principales, ses couloirs publics ou secrets, ses fonctionnalités, tel qu'il sera non seulement à son lancement, en janvier 2008, mais tel qu'il devra pouvoir être un an plus tard, dix ans plus tard.

Dès cette semaine, une équipe de développeurs va entreprendre la fabrication concrète du site.

Parallèlement (car il faut tout faire en même temps), des négociations se poursuivent avec plusieurs prestataires. J'y reviendrai.

Mais il y a une nouvelle, que je souhaite vous donner tout de suite.

Il n'y aura pas de pub, sur le site définitif d'@rrêt sur images.

Pas du tout.

Même pas un peu?

Même pas de la pub Google?

Même pas dans la partie gratuite du site?

Rien. Pas un poil.

Voilà, c'est dit.

Ouf. On se sent mieux. Vous ne trouvez pas? Plus légers. Presque aériens.

Moi oui, en tout cas.

Je ne vais pas faire mon fier. C'est vrai, j'ai beaucoup hésité.

Personnellement, tripalement, par intuition, je n'en voulais pas, de la pub. Sans savoir exactement quelle raison l'emportait, au milieu de toutes les bonnes raisons que l'on a, de ne pas faire de publicité.

Et en même temps, je ne souhaitais pas fermer totalement la porte. Est-ce bien raisonnable, de décider de se priver ainsi d'un complément de revenu, qui nous permettrait d'embaucher davantage, de mieux payer l'équipe, d'être plus performants?

J'ai beaucoup hésité, et c'est pourquoi je ne vous en parlais pas.

C'est clair dans ma tête depuis quelques jours seulement.

La cristallisation de cette certitude a été assez subite: j'étais en train de contempler rétrospectivement nos pics de fréquentation lors des "journées Cécilia", ou sur nos billets Batailléfontaine.

En regardant ces pics, je me disais: "quel dommage qu'on n'ait pas déjà de la pub, on aurait fait des journées d'enfer!"

Oui, je me disais ça. Comme tous les patrons de presse. Comme tous les animateurs de site, comme tous les drogués à ce compteur diabolique dont nous nous sommes dotés, qui s'appelle "Google analytics", et qui n'est rien d'autre que l'audimat des sites.

Et c'est en réalisant que je me disais ça, qu'il m'est soudain devenu évident qu'il ne fallait surtout pas de pub, sur notre site.

Pas seulement parce que la pub, c'est moche.

Même pas parce que nous craignons, comme on dit, les "les pressions des annonceurs". Nous nous sentons parfaitement capables de résister aux fameuses "pressions des annonceurs". Qu'ils y viennent, les annonceurs!

C'est à cause de ce fameux compteur.

Je m'explique.

Vous êtes environ trente mille visiteurs, à venir nous voir tous les jours.

Parfois, vous faites des pointes à soixante mille.

Et c'est une grande joie, de vous voir affluer.

Et je souhaite tout simplement que ça reste une joie sans mélange. Je souhaite que votre affluence soit la récompense de notre travail, et pas une source ponctuelle de revenus.

Autrement dit, si nous consacrons plusieurs billets successifs à des sujets attrape-audience, comme Cécilia ou Batailléfontaine, nous voulons le faire si (et seulement si) nous trouvons vraiment intéressant d'en parler plusieurs fois de suite. Et pas pour profiter de l'aubaine de sujets attrape-audience.

Si nous décidons de braver l'interdiction de diffusion de l'ex-duo de TF1, et de mettre en ligne un extrait du documentaire que les jumeaux ne veulent pas que vous voyiez, ce n'est pas pour ramasser du trafic, et donc de la pub. C'est parce que nous trouvons vraiment cela nécessaire à votre information. Et nous voulons que vous le sachiez. Et quand vous viendrez visionner ces extraits, nous voulons que vous sachiez que nos motivations ne sont pas équivoques.

Dès que la pub ferait son apparition, nous deviendrions soupçonnables. Et pas seulement par vous: surtout, à nos propres yeux.

La pub ferait de nous nos propres ennemis. Je devine trop cette ivresse, qui pourrait alors nous saisir, en voyant notre audience s'envoler. Je ne veux pas de cette joie-là. Je détesterais me dire que nous devons telle nouvelle embauche, tel investissement, à nos billets Cecilia, ou Batailléfontaine.

Relire sans plaisir un article conçu pour piéger l'audience, le mettre en ligne sans frisson, ou avec un morne frisson, traiter un sujet parce qu'il est incontournable, pour occuper le terrain, pour que vous n'alliez pas voir ailleurs: j'ai passé l'âge.

Pour autant, nous nous efforcerons bien entendu d'avoir le trafic le plus large possible. Et d'attirer à nous les internautes qui ont le plus besoin d'@rrêt sur images: ceux qui ne nous cherchent pas. Et bien entendu, nous ne mépriserons pas un sujet attrape-audience, pour la seule raison qu'il serait attrape-audience. Mais cet effort quotidien sera déconnecté de toute progression de chiffre d'affaires.

Evidemment, ce choix va rendre notre "business model"... compliqué. Je vous en donne un seul exemple. Nous allons mettre des vidéos en ligne. Eh bien, plus vous serez nombreux à venir les voir, plus larges seront les avenues qu'il faudra creuser pour vous accueillir (ce qu'on appelle la "bande passante") plus cela nous coûtera cher. Oui, vous avez bien lu. Le succès de nos vidéos ne nous rapportera rien, mais nous coûtera (puisque nous n'aurons aucune compensation publicitaire).

C'est hérétique? C'est idiot? Oui. Mais ce sera comme ça. Et je suis confiant, que nous trouverons des prestataires compréhensifs, et heureux de partager l'aventure.

De toutes façons, c'est écrit. Pas de pub. Du tout. Ouste. Du balai, la pub, et son argent empoisonné. Une bonne chose de faite.

Cette question réglée, se pose donc plus crûment que jamais la question de vos abonnements, qui resteront notre seule et unique source de revenus.

On va mettre cartes sur table.

Vous êtes, à ce jour, 24 575 à vous être abonnés (dont, soit dit au passage, deux mille environ qui avez déclaré payer par chèque, et dont nous n'avons pas encore reçu les chèques à ce jour. Honte sur vous, les deux mille procrastinateurs! Qu'attendez-vous ?)

Sur ce total, on distingue 3 744 abonnements de trois mois, à l'essai (on espère bien qu'ils vont concrétiser, ceux-là), 3 325 abonnements au tarif étudiants-précaires-chômeurs.

On distingue aussi (et comment assez les remercier ?) 637 abonnements de soutien, s'échelonnant de 31 à...500 euros (on se calme. Il n 'y en a qu'un seul, à 500 euros. Un autre à 200, plusieurs à 100, et la grosse masse entre 40 et 100).

Près de 25 000, c'est énorme, c'est sans précédent.

Ca nous met à la tête d'une trésorerie d'environ cinq cent mille euros. Ce qui est une grosse somme.

Mais en même temps, ce n'est rien.

On a fait et refait les calculs: cinq cent mille euros, une fois qu'on aura construit le site définitif, payé les frais, investissements en matériels, et prestataires divers, ça représente de quoi embaucher une équipe de cinq personnes et demie pendant un an (ou six en tirant beaucoup).

Trois journalistes, une chef de projet, un webmaster, et un assistant polyvalent. Six personnes. (Dans cette équipe, je ne compte évidemment pas vos chroniqueurs préférés, qui ne travailleront pas à plein temps pour @si).

Une telle équipe permet de faire vivre le site, avec, disons, deux ou trois billets (ou plateaux télé, parce qu'il y aura de la télé, sur le site définitif, ne l'oublions pas) quotidiens.

Mais pas davantage.

Alors, si vous voulez davantage (et je vous jure que des sujets, on pourrait en traiter dix par jour), vous savez ce qui vous reste à faire.

Si vous n'êtes pas déjà abonnés, abonnez-vous tout de suite.

Si vous êtes déjà abonnés, le site définitif, en janvier, vous donnera la possibilité d'offrir un abonnement à vos voisins, vos amis, vos cousins, vos ennemis mortels. Usez-en largement.

Nous n'avons, et nous n'aurons que vous.

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