Les "drôles de pratiques" du nouveau patron d'i-Télé (Streetpress)
Brève

Les "drôles de pratiques" du nouveau patron d'i-Télé (Streetpress)

"Liste noire de politiques, publicités déguisées en articles, journalistes muselés."

Streetpress dresse le portrait du nouveau patron d’i-Télé, Serge Nedjar, "personnage clef du système média de Vincent Bolloré", propriétaire du groupe Canal+, dont dépend la chaîne d’info en continu. Selon Streetpress, c’est quand il dirigeait le quotidien gratuit Direct Matin, autre propriété de l'homme d'affaires, que Nedjar a montré sa façon de faire : "Règle numéro un : ne jamais déplaire à l’actionnaire. Règle numéro deux : ne jamais nuire aux clients et partenaires de l’empire et si possible en assurer la promotion". Une "philosophie" qui colle en tout point à la conception de Bolloré, comme décrite par le journaliste Jean-Baptiste Rivoire sur notre plateau.

En se basant sur le témoignage de sept anciens journalistes (anonymes, en raison d’une "clause de confidentialité dans leur contrat"), Streetpress décrit comment Nedjar, qui est aussi président de la régie publicitaire du groupe, a multiplié "les synergies entre le contenu rédactionnel et la publicité ou les intérêts de l’empire Bolloré". C’est Nedjar qui imposait ainsi les sujets sur l’AutoLib, le service de véhicules en libre-service à Paris, qui fonctionne avec… la BlueCar du groupe Bolloré. Et l’obsession pour la BlueCar aurait même poussé Nedjar à favoriser, lors des municipales, la candidate Anne Hidalgo dans ses colonnes, au détriment de Nathalie Kosciusko-Morizet, car le contrat AutoLib a été signé sous la gauche. On apprend même au passage que Nedjar faisait valider chaque jour la Une du journal, par mail, à Vincent Bolloré en personne.

"Des mails signés de Havas, avec la consigne d'en faire un article"

Toujours dans un souci de "synergie de groupe", le quotidien gratuit faisait également la part belle aux clients de l’entreprise de conseil Havas, autre propriété de Bolloré. "Havas passait directement commande auprès de Serge Nedjar, ensuite il transférait le mail au rédacteur en chef qui nous le faisait passer. […] Un exemple parmi tant d’autres : dans l’édition du 8 septembre 2015, on trouve une étonnante interview du Dr. Yusof Basiron, directeur du Conseil malaisien de l’huile de palme. Et devinez qui est en charge de la promo de ce lobby ? Havas, la boîte de com’ de Bolloré (qui par ailleurs a des intérêts dans la production d’huile de palme en Afrique)."

Décrit par Streetpress, le processus était particulièrement direct (et totalement contraire à la déontologie journalistique) : "Quatre rédacteurs passés par le titre nous assurent avoir eu entre les mains des mails signés de Havas, avec consigne d’en faire un article." L’objectif de Nedjar à son nouveau poste chez i-Télé ? Faire des économies. En plus du non-renouvellement des CDD déjà annoncé par le nouveau patron, des "synergies" sont donc à prévoir sur la chaîne d'info en continu.

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