Réforme temps de parole : les petits partis ne décolèrent pas
Brève

Réforme temps de parole : les petits partis ne décolèrent pas

La loi organique sur la réforme des règles de l’élection présidentielle a été publiée ce mardi 26 janvier au Journal Officiel. Très critiquée (nous vous l'expliquions ici), elle rompt notamment avec l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Les petits partis devront donc faire avec. Pour l'élection présidentielle, la "règle d’égalité" du temps de parole ne s'appliquera plus désormais qu'aux deux seules semaines de campagne officielle, et non plus aux cinq semaines précédant le scrutin. Ce sera donc le "principe d’équité", aux contours plutôt flous, que devront observer les médias audiovisuels entre la publication de la liste des candidats et le début de la campagne. Conformément à la nouvelle loi, les temps de parole devront ainsi être évalués selon la représentativité des candidats, à savoir en fonction de leur "contribution à l’animation du débat électoral", des résultats aux dernières élections, et des sondages.

Le texte, voté le 5 avril dernier au parlement, a été validé jeudi 21 avril par le Conseil Constitutionnel qui affirme que "la différence de traitement qui peut en résulter est justifiée par le motif d’intérêt général de clarté du débat électoral" et "accorde aux opérateurs audiovisuels une liberté accrue dans le traitement de l’information en période électorale".

Une loi "antidémocratique"

C’est donc le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qui sera chargé de veiller au "traitement équitable" des candidats. De quoi ranimer la colère des petits partis. Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, avait déclaré : "Qui ici peut accepter que le CSA, nommé par le pouvoir, soit désormais celui qui juge de l’utilité, de l’importance, de la pertinence de la participation d’un candidat au débat ?", et le député de Seine-Saint-Denis de conclure que "cela transforme ce régulateur de l’audiovisuel qu’est le CSA en censeur".

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a fustigé pour sa part un texte que "même l'URSS n'aurait pas osé" avant de signer ce mercredi une tribune dans Le Figaro pour dénoncer "un mensonge d'Etat (...) digne d'une république bananière". Europe-écologie-Les Verts (EELV) a de son côté qualifié cette loi de "hold-up démocratique". La députée écologiste Isabelle Attard estime que "respecter l’égalité du temps de parole dérange peut-être le CSA, ou les rédactions de presse. Mais nous n’avons pas à obéir à des rédactions souhaitant se simplifier la vie en n’invitant que trois ou quatre candidats".

Malgré les protestations, les nouvelles règles du débat politique s'appliqueront bien dès 2017, alors que plusieurs grands médias audiovisuels en avaient déjà fait la demande au moment de l'élection présidentielle de 2012.

L'occasion de relire notre observatoire sur les "petits candidats" et les "grands médias".

(par Maxime Jaglin)

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