C'est au détour d'un échange sur la nécessité, pour l’État, de faire des économies que Manuel Valls s'est exprimé sur le statut des fonctionnaires : "S'il faut faire évoluer tel ou tel secteur, moi j'y suis prêt. Mais je ne veux pas jeter l'opprobre sur l'ensemble des fonctionnaires", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas ce qu'a fait votre ministre ?", lui demande alors Pujadas. "Non je ne crois pas", répond Valls. Avant de se tourner vers Macron, présent dans le public : "Emmanuel, t'as pas fait ça ?"
Si, Emmanuel l'a fait. D'abord en off. Dans le cadre d'un petit déjeuner organisé par un think tank de centre gauche, Macron a déclaré que le statut de fonctionnaire n'était, pour certains postes, plus "adéquat", "plus adapté au monde tel qu’il va" et "surtout plus justifiable". Des propos tenus en off, mais révélés par Challenges (qui a retiré l'article avant de le remettre en ligne) puis Les Échos. "A aucun moment, je n’ai parlé d’une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait. Les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de ma pensée. Il ne peut y avoir aucune polémique à ce sujet", s'est justifié Macron auprès de l'AFP.
Sauf que le jour de la diffusion de Des paroles et des actes, Macron a récidivé. En déplacement à Londres, il a déclaré "Les jeunes générations veulent devenir entrepreneurs, pas fonctionnaires ou politiciens". Emmanuel, t'as pas dit ça ?
L'occasion de relire la chronique de Daniel Schneidermann : "Macron, les détraqués, et la fonctionnaire-insider"
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