Après la promesse de François Hollande d'accueillir 24 000 réfugiés d'ici deux ans et 1 000 dès cette semaine, Bernard Cazeneuve assure le service après vente de la mesure. Cette semaine, Beauvau a préparé la réunion, qui se tient ce samedi 12 septembre à Paris, des 622 maires motivés par l'accueil des réfugiés. Une opération de com' détaillée (et, de fait, relayée) par Le Monde. Avec un seul mot d'ordre : la m-o-b-i-l-i-s-a-t-i-on. Les termes employés dans l'article du Monde ne trompent pas : Cazeneuve a eu l'idée de cette réunion en discutant "avec sa conseillère en communication, Clara Paul-Zamour, sur l’état de l’opinion, de la mobilisation de la société". Dès le lendemain de l'envoi d'une lettre à tous les maires, "la « task force » de Beauvau est à l’œuvre". Les conseillers de Cazeneuve "se réunissent matin et soir". Le directeur de cabinet de Cazeneuve coordonne l'opération depuis son bureau ? Mieux que ça : son bureau "se transforme en poste de commandement". Un travail en étroite collaboration notamment avec la préfecture d'Ile-de-France qui est "sur le pied de guerre". Et c'est pas peu dire : "C’est la première fois depuis la grippe H1N1 en 2009 qu’une cellule de crise est activée dans ces murs". Le commandant Cazeneuve n'hésite pas lui-même à motiver ses troupes : "Dans des moments historiques comme aujourd’hui, il faut être professionnels et efficaces. Travailler tout le temps. Faire le job", leur a-t-il déclaré.

La "task force" en pleine réunion

"Poste de commandement", "task force", "cellule de crise", "sur le pied de guerre" : le gouvernement est en mode commando. "Rompus au rythme fou qui caractérise le quotidien de la Place Beauvau, [les conseillers] ont cette fois la pression supplémentaire d’avoir un rendez-vous avec l’histoire", pense devoir ajouter Le Monde. Un rythme "fou" qui explique que "l’hôtel particulier de la Place Beauvau est resté longtemps allumé" vendredi soir. Dur, mais c'est pour la bonne cause : la réunion des 622 maires est une opération de com' plutôt réussie, c'est partout dans la presse ce samedi 12 septembre. Avec un chiffre clé : l'Etat promet de verser 1 000 euros d'aides aux communes pour chaque hébergement supplémentaire.

Des annonces gouvernementales relayées par les 13h de TF1 et France 2 :

Seul grain de sable : le 13h de France 2 n'a pas ouvert sur cette réunion mais sur la suspension de la consule honoraire de France à Bodrum (Turquie).

La veille, des reporters de France 2 avaient découvert qu'elle alimentait le trafic de migrants : elle est propriétaire d'un magasin qui vend des bateaux pneumatiques et des gilets de sauvetage. Interrogée en caméra cachée, la consule a tenté de se justifier : "On ne peut pas empêcher [les migrants] de partir (...), et si nous, on ne vend pas, celui qui est à côté vendra, celui qui est derrière vendra, ça ne change absolument rien". Ah bon ? "On est fautifs quand même", finit-elle par lâcher. Une info qui gâche un peu le coup de com' de Cazeneuve.

Le gouvernement s'active ? Regardez notre émission de cette semaine dans laquelle Nathanaël Molle, responsable de association d'aide aux migrants, évoque ses contacts avec le gouvernement, après avoir mis en place une plateforme pour aider les réfugiés à se loger chez des volontaires.