Faux clowns M6 : la production a fourni les masques
Brève

Faux clowns M6 : la production a fourni les masques

Faux-clowns de Douai, suite. Alors que l'un de ses journalistes est accusé d'avoir bidonné un reportage qui devait être diffusé sur M6, en poussant deux mineurs à se déguiser en clowns, le producteur de l'enquête se justifie sur le site de France 3 Nord Pas-de-Calais.

Dans la nuit de mercredi dernier, trois personnes sont interpellées à Douai, dans le Nord. Deux mineurs, grimés en clowns, et un journaliste, qui les filmait en train de faire peur aux passants. Les trois sont emmenés à l'hôtel de police de la ville,où les deux jeunes racontent qu’ils ont été contactés et recrutés par un journaliste de 35 ans sur Twitter. Accusé de bidonnage par la plupart des médias français, le producteur, Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac, raconte à France 3 les coulisses de cette enquête : "L'idée de ce reportage sur les clowns nous est venue le jeudi 23 octobre. Nous avons proposé à M6 un reportage constitué de six séquences sur ce phénomène de société. M6 nous a donné son accord le lundi suivant. Il allait falloir aller vite car nous voulions tourner le soir d'Halloween (ndlr- vendredi dernier )pour une diffusion le dimanche suivant.On savait que c'était un gros travail et on a mis sept journalistes sur cette histoire".

"M6 n'était pas au courant"

Sept journalistes, dont un chargé de lancer des appels sur les réseaux sociaux et sur certains forums internet. Mardi 28 octobre, une réponse leur parvient. L'un des deux adolescents de Douai. "C'est lui qui nous a contactés, il ne s'était pas filmé mais il nous a dit qu'il allait le refaire avec un copain", assure le rédacteur en chef. Tout est bouclé, rendez-vous est même pris le lendemain pour tourner. Seul problème, et de taille : l'adolescent n'a plus de masque de clown. "Il nous a expliqué que le masque qu'il utilisait avait été emprunté et qu'il ne voulait pas le réutiliser, craignant d'être reconnu par ses copains", argue Luneau-Daurignac. "On lui a alors dit d'acheter un autre masque, mais il nous a répondu qu'à Douai, il n'y en avait pas et qu'il n'avait pas envie d'en acheter un. On lui a dit qu'on allait lui en trouver un que nous payons". "Pour nous, prendre ce masque, c'était surtout s'assurer qu'il ne soit pas reconnaissable par quiconque", se justifie Luneau-Daurigna avant d'ajouter : "C'était une erreur, parce qu'elle se retourne aujourd'hui contre nous. Mais sur le plan journalistique, nous l'assumons. C'est une décision que nous avons prise tous ensemble. Mais M6 n'était pas au courant".

Mercredi, le journaliste retrouve les deux mineurs dans un café. Première interview sans masque et... sans l'accord des parents. "Le procureur nous reproche d'avoir interviewé des mineurs sans l'accord de leurs parents, mais pour nous, c'était impossible. C'était une nécessité journalistique", revendique le producteur. Après l'interview, place au tournage. "Les gamins ont mis les masques, cachant un sac à dos dans un buisson. Ils ont vu quelqu'un passer et ont surgi en faisant bouuuuuh, mais cette personne n'a pas été effrayée. Ils ont recommencé mais ont surgi cette fois devant la voiture des policiers municipaux. Ils leur ont dit. «C'est pour rigoler, y a la télé».Mais tout de suite, les policiers municipaux ont demandé d'arrêter de filmer et les gamins ont pris peur".

Aucune charge n'a été retenue contre la boîte de production Keep in News, dont les patrons ont été rappelés à l'ordre par le procureur de la République de Douai. Le producteur assure que "la machine médiatique s'est emballée". "On est désolé de ce quiproquo et que l'image de M6 puisse en pâtir. On revendique en revanche d'avoir voulu donner la parole à des jeunes tout en assurant leur protection".

L'occasion de lire ou de relire la chronique de Jean-Marc Manach : "Clowns : Non ce n'est pas la faute des réseaux sociaux, mais des journalistes qui vous prennent pour des clowns".

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