Trierweiler : l'éditeur dénonce le "buzz monstrueux"
Brève

Trierweiler : l'éditeur dénonce le "buzz monstrueux"

Avec plus de 590 000 exemplaires vendus, le livre de Valérie Trierweiler est un indéniable succès, même s'il a été abondamment critiqué par les médias. Silencieux jusque-là, son éditeur Laurent Beccaria (Les Arènes) s'explique dans une lettre adressée à Livres hebdo, lisible ici en PDF.

Pourquoi avoir publié ce livre? Souvent interpellé sur cette question, Beccaria répond : "J’imagine reproduire avec elle {Valérie Trieweiler] l’aventure partagée avec Eva Joly lorsqu’elle instruisait l’affaire Elf. Vilipendée par les médias, elle avait réussi à se faire comprendre grâce à une autobiographie publie par Les Arènes." Il ajoute : "Dans le catalogue des Arènes, les enquêtes parfois brûlantes coexistent avec des témoignages. Le récit de Valérie Trierweiler est un croisement des deux, une histoire d’amour publique et un document sans filtre sur l’ exercice du pouvoir aujourd’hui."

Beccaria et Patrick de Saint Exupéry, rédacteur en chef de la revue XXI, avaient publié un manifeste, "Pour un nouveau journalisme", nous y avions consacré une émission. Aux lecteurs qui pointent une contradiction entre ce manifeste et le livre, il répond : " Les Arènes, comme toute maison d’édition, publient des textes différents, parfois contradictoires, dont les lecteurs ne sont jamais les mêmes. Un catalogue relève du pointillisme : chaque touche de couleur est indépendante de sa voisine. il se révèle avec le recul. C’est la liberté et la singularité qui priment".

Beccaria cite aussi son collègue Saint-Exupéry : "C’est tout ce que je n’aime pas a priori, le people et la confession publique". Mais c’est un document unique, une effraction au cœur du pouvoir. Et c’est dévastateur pour le système médiatique."

Est-ce le livre qui est scandaleux ou son traitement médiatique qui en fait un torchon? demande Beccaria. Il déplore le traitement médiatique du livre : "une avalanche d’opinions hors sol, de surinterprétations, d’informations bidon, de bribes détournées, de buzz monstrueux, de dizaines de milliers de tweets, de posts et de n’importe quoi".

L'éditeur réfute plusieurs rumeurs parues dans la presse: pas d’"écrivain fantôme": c'est bien Valérie Trierweiler et elle seule qui a écrit le livre. "elle est journaliste depuis vingt sept ans et c’est son histoire", dit-il. "Ce sont les conseillers de l’Elysée qui accréditent aujourd’hui "en off" cette rumeur, afin de nourrir la suspicion d’un montage." Il réfute aussi d’éventuelles "coupes". Un article du Nouvel obs estimait que l'éditeur avait demandé à Trierweiler de couper des passages jugés trop "durs" envers Segolène Royal. "Certains ont évoqué des passages diffamatoires qui auraient été enlevés. Cela relève du fantasme", assure Beccaria. Il évoque juste des "coupes" qu’il a suggéré ici ou là, pour éviter des "digressions inutiles".

Quelle stratégie médiatique? Il raconte avoir voulu garder le secret le plus longtemps possible, pour éviter une "pression intenable". Seules quatre personnes étaient au courant au sein de la maison d'édition. Il donne le livre en avance seulement à "deux journalistes respectées" : Pascale Robert-Diard et Françoise Fressoz. du Monde (Fressoz ayant toujours été critique envers Trierweiler précise-t-il), qui écrivent cet article. C’est Le Monde qui pointe la fameuse expression des "sans-dents". A ce propos, d'ailleurs, Beccaria raconte : "En juin, j’avais été saisi en découvrant la formule sous sa plume. J’avais demandé à Valérie Trierweiler si c’était une plaisanterie de mauvais goût, reprise hors contexte. Elle m’avait répondu que c’était un trait qu’elle avait entendu plusieurs fois".On apprend aussi dans la lettre que c'est Trierweiler qui demande de contacter Paris Match, l’hebdo qui l’emploie depuis un quart de siècle. Le patron Olivier Royant parcourt le livre une après-midi, et décide de lui consacer la couverture et 12 pages, "sous l'angle de la romance".

L'éditeur souligne au final "un divorce entre la totalité des médias, notamment audiovisuels, et le rush des lecteurs, puisque nous avons dû imprimer 590.000 exemplaires en quinze jours pour répondre à leur demande", souligne-t-il.

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