Intermittents : un "médiateur" contesté (La Rotative)
Brève

Intermittents : un "médiateur" contesté (La Rotative)

Un ami des patrons au chevet des intermittents ? Selon le site tourangeau La Rotative, Jean-Denis Combrexelle, l’un des trois membres de la commission chargée de repenser le régime des salariés du spectacle, n’a pas laissé de bons souvenirs comme directeur général du travail. Au menu des reproches : sa connivence avec le patronat.

Souvenez-vous : la semaine dernière, Manuel Valls a annoncé un florilège de mesures pour éteindre le conflit des intermittents, dont la création d’une commission chargée de refonder l’assurance-chômage des salariés du spectacle. Trois membres composent cette commission, qui doit rendre ses propositions d’ici la fin d’année : le député PS Jean-Patrick Gille – invité de notre émission consacrée au sujet – l’ex-co-dirigeante du festival d’Avignon Hortense Archambault et l’ancien directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle. Hier, comme le raconte le site du Monde, le premier ministre a adressé au triumvirat une lettre de mission de nature à rassurer les syndicats : exit l’idée d’une caisse autonome pour les intermittents et bienvenue aux propositions de la CGT Spectacle et de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France – dont le représentant, Samuel Churin, était également notre invité.

Des syndicats pour l’instant rassurés… mais peut-être pas pour longtemps selon le site tourangeau La Rotative qui s’est penché sur le cursus de Denis Combrexelle. Selon ce site, cet ancien directeur général du travail (DGT), en poste jusqu’en mars 2014, n’a pas laissé "un excellent souvenir aux fonctionnaires placés sous ses ordres". Et de citer un tract publié par le syndicat SUD Travail - Affaires sociales à l’occasion du départ de Combrexelle intitulé : "enfin une bonne nouvelle !" Pourquoi ce cri de joie ? Selon ce syndicat, "du fait de sa connivence avec le patronat et de son mépris des agents de l’inspection du travail et des salariés, il a limité les pouvoirs de contrôle des agents [et] instrumentalisé les services. "

Mais SUD Travail - Affaires sociales n’est pas le seul à souligner cette accointance : toujours à l’occasion de son départ, l’Humanité dresse un rapide portrait de Combrexelle : "nommé superpatron de l’administration du travail sous la gauche en 2001, et courageusement resté à son poste sous la droite, l’homme s’est distingué par une série impressionnante de prises de position propatronales. En 2006, en plein mouvement contre le CPE, il prend publiquement position en faveur du contrat superprécaire. En 2007, il concocte un décret sur mesure pour les sociétés de distribution de prospectus, les autorisant grosso modo à payer les salariés à la tâche. Il faudra deux censures du Conseil d’État pour venir à bout de ce recul social. En 2009, il demande par une note interne aux inspecteurs du travail de «différer» leurs contrôles à La Poste. De nouveau, veto du Conseil d’État."

Enfin, comme le souligne La Rotative, l’homme est en très mauvais terme avec Gérard Filoche, membre du bureau national du PS. A l’époque où ce dernier, alors inspecteur du travail, est poursuivi par une entreprise pour avoir refusé le licenciement d’une salariée, Combrexelle écrit au procureur pour critiquer les pratiques de son subordonné – toute l’histoire est ici. On le voit, il n'est pas l'ami des inspecteurs du travail. Deviendra-t-il celui des intermittents ?

Si vous n'avez pas suivi le conflit des intermittents, regardez donc notre émission de la semaine. Samuel Churin propose ni plus ni moins de sortir le Medef de l'Unedic.

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