SNCF : le "moment délicat" des non-grévistes
Brève

SNCF : le "moment délicat" des non-grévistes

Qui disait que France 2 avait

"la haine du gréviste" ? Cette fois, Pujadas inaugure sa séquence sur la grève des trains par une visite aux grévistes de Lyon-Perrache. Le gréviste de la SNCF, vu par France 2, se reconnait facilement : c'est le gars qui éructe. Au 20 Heures de la veille, il éructait à l'encontre de la directrice régionale de la SNCF, courageusement descendue tenter de le raisonner, alors qu'il occupait les voies de la gare Montparnasse. Ce soir il y a du mieux : il se contente de crier des slogans ("tant que le gouvernement ne nous entendra pas, la grève continuera"). Sur ses motivations, on reste toujours dans le mystère complet (mais il n'est pas interdit d'aller chercher ailleurs).

Pour renouveler un peu l'intrigue, on rend visite à des non-grévistes. Pujadas : "une épreuve pour les voyageurs, un moment délicat aussi pour les NON-grévistes" (un jour, on se penchera sérieusement dans cette chronique sur l'usage de l'accent tonique chez Pujadas). Ce n'est pas drôle, d'être NON-gréviste. Les reporters tentent dabord leur chance avec des contrôleurs saisis dans un hall de gare. Mais ils ne peuvent pas parler. Pourquoi ? "C'est pas qu'on veut pas, mais c'est les consignes" "Vous avez pas le droit de nous parler de la grève ?" "C'est pas mon rôle, Monsieur". On n'en saura pas plus.

Davantage de succès avec deux syndicalistes non-grévistes, "protégés par leur mandat syndical" (UNSA, CFDT). Eux peuvent enfin raconter le "moment délicat" des non-grévistes. Le délégué UNSA : "Quand on a un conducteur qui va prendre son train, des gens, des grévistes, l'incitent à ne pas faire son train, par différents moyens. Ca peut être des paroles, en lui expliquant qu'il va casser la grève" . C'est tout ? Heureusement, le délégué CFDT (qui, curieusement, s'exprime dans un micro BFM) renchérit : "Ca se manifeste par de l'intimidation, des insultes. Il y a des gens, on ne leur adresse plus la parole. Il y en a même qui se sont faits lacérer les pneus". Ces lacérations de pneus sont-elles fréquentes ? Le syndicaliste en a-t-il été témoin ? Ont-elles donné lieu à des plaintes ? On ne le saura pas, la curiosité du journaliste s'arrêtant au recueil de la liste des forfaits supposés. Quel rapport entre les deux parties du reportage ? Faut-il croire que les contrôleurs craignent aussi des représailles des grévistes ? Craignent-ils davantage ces grévistes, ou la direction ? Les questions restent en suspens.

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