Cette affiche, visible sur les abri-bus et les kiosques à journaux, aurait en effet déplu à des habitants du Pecq qui s'en seraient plaints à la mairie. Le maire (UMP) a donc demandé à la société JC Decaux d'ôter lesdites réclames des panneaux installés dans la bonne ville du Pecq, Yvelines.

« "La requête est arrivée du Pecq vendredi, à la suite de plaintes d'habitants, peut-on lire dans Le Parisien. Etant en contrat avec la mairie, nous avons obéi", affirme le groupe spécialisé dans l'affichage urbain JC Decaux. »

Deux dames qui s'étreignent, s'apprêtent à s'embrasser. Choquigne. Les plaignants « nous ont dit que cela les gênait que les enfants soient soumis à cette image, que ça les choquait et les embêtait aussi de répondre à des réflexions des enfants à ce sujet. (…) Vu qu'il est très inhabituel que l'on nous appelle sans arrêt à la mairie, il nous a semblé que ce n'était pas adéquat de laisser ces images en place, car le rôle de la municipalité est de faire régner l'ordre public », a déclaré la mairie au Parisien.

Sauf que ces deux dames n'en font qu'une, il s'agit de l'actrice Marine Vacth qui interprète ici le mythe de Narcisse, sourd aux appels de la nymphe Echo car amoureux de son reflet. Le Caravage et John William Waterhouse, en leurs temps, célébrèrent ce mythe :

Narcisse par Le Caravage, vers 1595

Echo et Narcisse par John William Waterhouse, 1903

Et puis même s'il s'agissait de deux femme différentes, hein… « Supprimer cette publicité, fait remarquer Yohann Roszéwitch, le président de SOS Homophobie, c'est donner raison à ceux qui sous-entendent qu'un baiser entre deux femmes est moins bien qu'un baiser entre homme et femme ».

On attend avec impatience un mariage gay en la bonne ville du Pecq, Yvelines. Et la réaction du maire, et de ses habitants…

L'occasion rêvée de lire ma chronique intitulée Et puis ya le baiser d'Zézette, pleine de baisers bizarres.

Le baiser fraternel de Leonid Brejnev et Erich Honecker
lors du trentième anniversaire de la RDA,
photographie de Régis Bossu, 1979