Brève

Soma : un seul refuge dans toute la mine (presse turque)

Gilles Klein

16 mai 2014 Maj: 16 mai 2014

Pas d'équipement de secours de taille suffisante dans la mine turque de Soma. Selon le journal turc Zaman, il y avait un seul refuge équipé de moyens de survie dans la mine de charbon qui a été ravagée par une explosion mardi faisant près de 300 morts. De violents incidents ont, hier, oppposé manifestant et policiers à Izmir, ville proche de la la mine. La photo d'un conseiller du Premier ministre (lors de sa venue sur place) frappant un manifestant tenu par des policiers provoque la colère sur les réseaux sociaux.

Une seule chambre de refuge à la disposition de près de 6 000 mineurs de la mine de charbon de Soma. Selon Zaman on y a découvert les corps de 14 mineurs qui avaient épuisé le peu d'oxygène mis à leur disposition avant de mourir. A cause de l'incendie, toute la mine était envahie d'un gaz mortel, le monoxyde de carbone.

Ceci alors que le propriétaire de la mine, Alp Gürkan, affirmait au journal Dnya, en 2013, qu'il y avait plusieurs refuges pemettant aux mineurs de survivre 20 jours en cas de problème. Gürkan (76 ans) s'est déclaré profondément choqué devant cet accident incompréhensible tout en rappelant qu'il employait 130 ingénieurs dédiés à la sécurité.

Alp Gürkan, patron de la mine de Soma

Zama cite, par ailleurs, Dogan, une agence de presse qui indique que le prix d'un refuge varie de 80 000 à 250 000 dollars pour une capacité d'accueil de 12 à 40 personnes. Selon la Chambre de commerce de l'industrie minière turque, seules 4 mines sur 400 ont des refuges.

A Izmir, ville proche de la mine, et dans d'autres villes du pays, des manifestations de colère ont eu lieu hier. Canon à eau, lacrymogènes : les affrontements avec la police ont été violents à Izmir, où 20 000 personnes s'étaient rassemblées, pendant qu'à Soma on enterrre les victimes.

Le drame continue, bien sûr, de faire la Une de la presse généraliste comme Cumhuryet, ou sportive comme Fanatik.

Mais ce qui fait, aussi, scandale sur les réseaux sociaux, comme en bas de la Une de Zaman, ce sont les photos de Yusuf Yerkel, un conseiller du premier ministre Erdogan, qui donne des coups de pieds à un habitant de Soma, tenu par des policiers, lors de la visite du Premier ministre, très mal accueilli.