Mélenchon contre Le Monde : l'affaire de la caravane
La campagne européenne du Parti de Gauche, qu'il estime sous-couverte dans les médias, ne risque pas d'y prendre davantage de place si la liste des journalistes interdits continue de s'allonger. Après BFM et Le Petit Journal, Jean-Luc Mélenchon s'attaque à deux quotidiens, Libération et Le Monde, invitant même ses sympathisants à surveiller les journalistes "de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu'ils les repèrent".
"Aucun des "journalistes" de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu’ils travaillent pour ces quotidiens !" lance le co-président du Parti de gauche dans un billet publié sur son blog. Avant de s'en prendre directement au Monde et au journaliste qui a écrit le reportage incriminé : "Je dois préciser que je n’ai, à titre personnel, aucune envie de voir dans ma campagne le journal des publireportages sur les Le Pen qu’est "Le Monde" pointer ses petites pattes pleines de fiel. Qu’il reste à la maison ! Car s’il venait, ce serait pour jeter du venin, exciter les divisions ou se livrer à des provocations. C’est déjà ce qui a été fait contre mon camarade Gabriel Amard dans la circonscription du Grand Est." Mélenchon fait ici référence au reportage de Jean-Pierre Tenoux sur les salariés de l'usine Alstom de Belfort. Le journaliste débutait en effet son reportage en affirmant que la caravane gênait le passage des ouvriers. "Le camping-car des militants du Front de gauche stationne au milieu de la rue des Trois-Chênes à Belfort, indifférent à la gêne causée" |
Jean-Luc Mélenchon relaye les propos de Gabriel Amard, candidat (PG) aux européennes qui avait critiqué l'accroche du journaliste sur son blog : "Quelle fut notre surprise quand nous avons lu cet article du Monde : la caravane et les militant-e-s auraient gêné les salarié-e-s, c'est là tout à fait contraire aux échos que nous avons eus sur le terrain." Tout ça pour ça ? Pas seulement. Ce sont aussi les méthodes attribuées au journaliste qui sont attaquées par les deux dirigeants du Front de Gauche. "Un journaliste, d'abord anonyme parmi les militant-e-s, puis se prétendant de Libération a alors parlé moins d'une minute à l'un de nous et prétextant un appel, il s'en est allé sous un tunnel qui se trouvait non loin de là et n'est jamais revenu. Il n'a pas sollicité non plus d'entretien " prétend Amard. Nathalie Nougayrède, directrice du Monde a tenu à démentir : "L'ancien sénateur socialiste n'hésite pas à affirmer – au mépris de toute vérité – qu'un de nos journalistes a couvert une actualité du Parti de gauche en travestissant sa qualité de journaliste au Monde. Les propos de M. Mélenchon visant notre journal sont, cette fois encore, mensongers, insultants et diffamants."
Elisabeth Denys
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