Viticulteur bio : 500 euros d'amende
Le tribunal correctionnel de Dijon a rendu aujourd'hui son verdict dans l’affaire du viticulteur bio, Emmanuel Giboulot, qui avait refusé de traiter ses vignes conformément à l’arrêté préfectoral pris l’été dernier afin de lutter contre la flavescence dorée, maladie contagieuse véhiculée par une petite bête inoffensive, la cicadelle. Jugé coupable donc, le viticulteur se voit condamner à 1 000 euros d’amende dont 500 avec sursis. Cette peine avait été requise par le parquet lors du procès tenu le 24 févier, une peine perçue comme plutôt clémente par l’entourage de Giboulot. Ce dernier risquait en effet jusqu’à 30 000 euros d’amende et 6 mois d’emprisonnement. Il a cependant décidé de faire appel du jugement. |
Le viticulteur avait reçu de nombreux soutiens notamment via une pétition au succès fulgurant lancée par l’Institut pour la protection de la santé naturelle (IPSN). Le jour du procès, @si avait enquêté pour savoir qui se cachait derrière cette l’initiative qui a contribué à la médiatisation du cas Giboulot. Nous avions ainsi fait connaissance avec Augustin de Livois, le fondateur de l’Institut. Ce jeune avocat engagé dans la défense des intérêts de la santé naturelle soutenait – et soutient toujours – le choix du viticulteur qui ne souhaitait pas traiter ses vignes avec un produit certes certifié bio mais qui mettait en péril la biodiversité de ses terres alors que le cas de flavescence n’était pas avéré sur son territoire. Cela dit, même si la communauté des vignerons bio s’est ralliée à Giboulot à la veille du procès, tous n’étaient pas convaincus par sa rébellion: les uns considéraient que le viticulteur mettait en danger les terres avoisinantes, les autres réfutaient l’option défendue par le viticulteur, à savoir combattre la maladie avec des méthodes alternatives, jugées inefficaces. Quant à la procureure, le choix du viticulteur est avant tout "idéologique". Un choix totalement assumé par Giboulot qui déclare à l’issue du jugement : "Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position." La suite en appel donc.
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