Bouteflika se représente : explications et sarcasmes
Brève

Bouteflika se représente : explications et sarcasmes

Bouteflika, malade et affaibli, est candidat à un 4e mandat. C'est l

e Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui a annoncé samedi la candidature du président algérien à sa propre succession lors de l'élection du 17 avril prochain. L'info a, bien sûr, été reprise à la Une par toute la presse dominicale, sous les quolibets de certains internautes.

Sur Twitter, certains ironisent ou appellent à l'abstention face à l'annonce de la candidature de Bouteflika. "Question à 1 dinar dévalué : est-ce que Bouteflika est au courant qu'il est candidat ?" demande cruellement Yahia Bounouar, un journaliste indépendant. Tandis qu'un autre internaute appelle au boycott.

"En lisant la presse ce matin, a appris qu'il était candidat pour un 4ème mandat..." écrit Nordine Nabili "Vous êtes sur qu'il arrive a lire la presse ?" lui répond Badri Beniak.

"Bouteflika a toujours eu un objectif. Mourir Président. Il ne sera pas seul. le rêve du peuple algérien" "Bouteflika annonce sa candidature, il l'a fait en langage des signes"

Certains quotidiens ne sont pas en reste dans la critique, tandis que d'autres, tentent d'expliquer que tout va bien.

"Il a osé" le commentaire d'El Watan est à l'image de sa Une : acide.

"Il a osé le faire. Accroché au pouvoir tel un monarque, Abdelaziz Bouteflika a fait le choix de maintenir le pays dans un périlleux blocage historique. Malgré son bilan politique désastreux et son état de santé incertain, il a décidé de rempiler. A l’image du système politique invalide, c’est un président-candidat malade qui brigue un quatrième mandat."

Car, souligne El Watan "depuis son hospitalisation, le 27 avril 2013, au Val-de-Grâce, suite à un accident vasculaire cérébral, Abdelaziz Bouteflika, à 77 ans, n’exerce plus sa fonction de Président. Contraint à une convalescence qui s’éternise depuis son retour au pays, il n’a quitté sa résidence médicalisée de Sidi Fredj qu’une seule fois pour «un contrôle routinier» à Paris."

"Le dispositif du quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika était en place depuis des mois" écrit Le Quotidien d'Oran "il ne restait plus qu'à l'officialiser : cela a été fait, hier, à partir d'Oran par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cette élection est devenue, au fil des jours et avec les éruptions dans les médias des conflits du sérail, encore plus spécifique que toutes celles qui ont précédées".

Le journal souligne "la forme prise par cette annonce de candidature. C'est un Premier ministre en titre qui a annoncé la candidature d'un chef d'Etat en place. «Le président Bouteflika est en bonne santé. Il a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaires pour assurer cette responsabilité», a-t-il assuré"

Les propos du Premier ministre Sellal ne rassurent pas "ceux qui objectent avec insistance que l'état de santé du président ne lui permet pas de rempiler pour un nouveau mandat. Le fait que ce ne soit pas Bouteflika qui annonce lui-même sa candidature les conforte au contraire dans le sentiment que le système après avoir émis des signaux évidents de crise bascule dans le surréalisme."



L'Expression, proche du pouvoir, tente de répondre aux questions que cette candidature pose à l'opinion : "Pourquoi c'est Sellal qui fait l'annonce? Le président aurait bien pu le faire. (...) La réponse comporte plusieurs volets. La première est que Bouteflika n'est pas candidat. Comme il n'y a pas encore de candidats du tout. (...) Ne seront candidats que ceux dont les dossiers seront validés par le Conseil constitutionnel après le 4 mars. Aujourd'hui il ne s'agit, conformément à l'art. 136 du Code électoral, que de «La déclaration de candidature à la Présidence de la République (qui) résulte du dépôt d'une demande d'enregistrement auprès du Conseil constitutionnel contre récépissé»."

L'Expression se veut rassurant : "Ce qui est sûr, maintenant qu'il se représente, c'est que l'état de santé du président lui permet de se représenter. C'est une bonne nouvelle. Humainement, d'abord et politique, ensuite."

Liberté rappelle que certains observateurs ne croyaient pas à un nouveau mandat compte tenu de l'état de santé de Bouteflika, silencieux depuis bientôt ... 3 ans :

"Il y avait quelques sceptiques encore fidèles à la logique et au sens humain qui balayaient d’un coup de main les supputations d’un quatrième mandat d’un homme malade et fatigué qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis un certain 8 mai 2011, où lui-même avouait les limites des personnes de sa génération. À ajouter à leur esprit cartésien, les dégâts enregistrés dans les institutions dont il avait la charge, mais dont il n’était pas informé."

"Finalement, le dernier mot est revenu à ceux qui ont voulu, à n’importe quel prix “vendre encore son image” même si cette dernière a été, depuis longtemps, amortie par l’âge et ternie par les méfaits sulfureux de ses proches."

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