La Corée du nord est un pays formidable, surtout en hiver quand elle est recouverte de son grand manteau blanc. Au lendemain de l'exécution de Chang Song-thaek, oncle de Kim Jong-un et n° 2 du joli régime nord-coréen, d'habiles monteurs vidéo se sont employés à éliminer des reportages officiels le sombre traître coupable d'avoir mené une "faction antirévolutionnaire". Ci-dessous, quelques effacements de cette "méprisable racaille humaine" faisant la part belle au recadrage et au gonflement de l'image :

Ce n'était qu'un début. L'agence officielle KCNA et le tout aussi officiel journal Rodong Sinmun ont, pour leur part, entrepris d'effacer de leurs sites ouèbe toute mention du renégat éradiqué, et ce de manière radicale : "Tous les articles d'avant octobre 2013 semblent avoir disparu du site KCNA", déclare le Guardian. "Les traductions anglaises, espagnoles, chinoises et japonaises ont aussi disparu, et par ailleurs vingt mille articles ont disparu des archives du Rodong Sinmun".

"Le fondateur de NK News [un site qui observe les médias nord-coréens] a déclaré que ces manipulations à la Orwell semblent avoir été réalisées entre vendredi et samedi derniers". (…) Par le passé, il est déjà arrivé que vingt ou trente articles disparaissent. Mais on n'avait encore jamais rien vu à une telle échelle."

Vous voulez effacer de la presse le nom d'un traître mais votre moteur de recherche est un peu poussif ? Qu'à cela ne tienne : effacez la presse !

Étant donné le nombre extrêmement restreint de Nord-coréens ayant accès aux internets, il apparaît évident que cette manipulation est un signe adressé vers l'Occident. Le signe de quoi ? On se demande…

L'occasion de lire ma chronique intitulée Kim Jong-il, clone triste en Corée encore.