La présentation de la version francophone de cet "aspirateur à clics jeunes" à Sciences Po Paris (relatée ici) a été accueillie pour le moins fraichement. "Vous avez des choses à dire sur les chats, mais pas sur les journalistes tués" leur a par exemple lancé Pierre Haski, de Rue89, cité par Le Monde.fr.

Pourtant quelques voix se sont élevées pour défendre Buzzfeed et son modèle. En plus d'un contributeur du Plus du Nouvel Obs, le community manager du Monde (responsable de l'animation des réseaux sociaux), Michaël Szadkowski, consacre un papier aux "recettes de Buzzfeed" qui seraient "bonnes à prendre". Parmi celles-ci, il note d'abord la "très, très forte présence sur les réseaux sociaux" : "c'est cette importance du partage des lecteurs qui mérite l'attention des éditeurs de sites, a fortiori des éditeurs de sites d'information" . Sur le même sujet, il note la capacité de Buzzfeed à savoir "écrire pour Facebook", de la même manière que les sites d'infos "traditionnels" ont appris à écrire pour Google.

Vient ensuite la "création d'émotions", symbolisée selon Michaël Szadkowski par les "pastilles Buzzfeed" jaunes, qui indiquent au lecteur si le contenu est drôle ("LOL"), choquant ("omg") ou encore mignon ("cute"). Enfin, le CM du Monde salue "l'industrialisation du partage de ses lecteurs", signe d'une "viralité intelligente" : "Pour les sites de presse, ne pas chercher à comprendre et à intégrer les facteurs humains qui conduisent à ce comportement des lecteurs serait une erreur. Parce que le partage de plus en plus massif de leurs articles sur les réseaux sociaux est une bonne nouvelle."

L'occasion de relire nos enquêtes sur les "aspirateurs à clics jeunes" avec le français Melty, où les pigistes sont payés au nombre de vues, et le nouveau venu Buzzfeed.