Libérez notre journaliste ! demande un journal à la police chinoise
Brève

Libérez notre journaliste ! demande un journal à la police chinoise

Un journal chinois demande à la Une que la police libère un de ses journalistes arrêté après avoir publié une série d'articles sur une entreprise d'état qu'il a accusé d'avoir truqué sa comptabilité.

QuotidienXinkuaibao (New Express)

Entre septembre 2012 et juin 2013, Chen Yongzhou, journaliste au quotidien Xinkuaibao (New Express) édité à Guangzhou, publie une série de 15 articles sur Zoomlion, une société d'état, qu'il accuse de diverses malversations, notamment de truquer ses comptes. L'un des articles paru le 27 mai 2013 a même entraîné la suspension de sa cotation en bourse. Le New Express est pourtant contrôlé par l'état, comme beaucoup de journaux chinois.

Il y a une semaine, la police de Changsha (province du Hunan, à 700 km de Guangzhou) où se trouve le siège social de Zoomlion, est venue à Guangzhou arrêter Yongzhou à la suite de la plainte de Zoomlion. Le journaliste est inculpé pour atteinte à la réputation de l'entreprise.

Yongzhou est mal parti, car Zoomlion est une société très influente. Le père de son PDG a été président de la cour suprême du Hunan. Et son beau-père a été sécrétaire adjoint du Parti Communiste.

L'éditorial du journal publié à la Une persiste et signe : "Si la police peut trouver la moindre preuve d'erreur de notre part, nous le ferons savoir et nous mangerons notre chapeau. Parce que nous croyons, qu'un jour, elle aura le même respect de la loi que nous avons."

Puis le journal remercie la police de ne pas avoir arrêté le responsable des pages économiques du journal, en ironisant : "Pour votre information, il n'est pas chez lui. Depuis plusieurs jours il ne rentre plus chez lui."

L'affaire fait du bruit car Zoomlion emploie 30 000 personnes, et qu'il est le deuxième fabricant d'engins de construction en Chine. Il est côté en bourse, en Chine et à Hong Kong. Zoomlion a donc d'autant moins apprécié ces articles, que ses actions ont chuté après leur publication.

Sur son blog, l'assistant du PDG accuse Sany, un concurrent de Zoomlion d'être derrière ces articles et d'avoir payé le journal pour qu'il publie ces articles. Le New Express a répliqué en attaquant en justice ce membre de la direction de Zoomlion. La compétition est féroce. Sany a accusé Zoomlion d'avoir participé à l'enlèvement du fils de son PDG selon Bloomberg.

Si le journal régional a bien publié ces articles accusateurs, la censure est toujours là. Un journaliste du Hunan, cité par la BBC souligne que l'article sur la Une et l'arrestation de son confrère a été retiré des home pages des grands sites chinois, dix minutes après avoir été mis en ligne. Les 250 000 journalistes suivent des formations obligatoires pour les aider à respecter la ligne officielle du parti, ajoute le service en chinois de la BBC.

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