Journalistes contre Olympique de Marseille
Brève

Journalistes contre Olympique de Marseille

Polémique entre l'équipe de l'Olympique de Marseille (OM) et les journalistes dont l'Union des Journalistes de Sport en France (UJSF). Dans un document envoyé aux médias, l'OM prétend vouloir contrôler et restreindre l'accès à son centre d'entraînement ainsi qu'à ses conférences de presse. Face aux protestations le club parle maintenant d'un document provisoire, qui sera modifié en fonction des commentaires reçus.

"Afin d’offrir les meilleures conditions de travail aux représentants de la presse qui suivent notre équipe pendant toute la saison, nous vous proposons, ci-joint, le nouveau cadre règlementaire qui établit les règles de fonctionnement sur notre site d’entraînement." explique la première page du document adressé aux journalistes qui suivent l'OM, la célèbre équipe de Marseille.

Dans ce document de 12 pages, la direction de l'OM explique qu'elle "se réserve le droit d'interdire l'accès aux conférences de presse à certains journalistes" et que "la retransmission en direct de ces points presse, notamment sur les chaînes d'information ou des chaînes sportives, sera désormais interdite" car elle est réservée exclusivement à sa chaîne (payante) OM TV, et à son site OM.net..... "Le Club entend ainsi accorder à OM MEDIAS l'exclusivité des droits de diffusion/mise en ligne en direct des points presse OM sur le territoire mondial." On remarque la mention "territoire mondial".

L'utilisation d'Internet, de smartphones ou de tablettes style iPad est interdite pendant les conférences de presse. Ils doivent être obligatoirement éteints. Donc terminé, par exemple, les messages sur Twitter pendant un point presse.

Aux yeux de l'Union des Journalistes de Sport en France (UJSF) qui l'a fait savoir dans un communiqué "ce document bafoue clairement et ouvertement la liberté de presse et l’indépendance des journalistes. Il édicte des règles en totale contradiction avec les libertés d’informer, s’appuyant principalement sur le caractère privé du centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus."

"Les entretiens en tête à tête avec un joueur, accordés par le club à un journaliste, se feront en présence d’un responsable de la communication de l’OM, qui pourra mettre un terme à l’entretien si ce dernier ne correspond pas au thème défini préalablement", ajoute UJSF.

"Toute mise en ligne d’un programme issu du point presse sur un site internet d’information devra obligatoirement être accompagnée d’un lien renvoyant vers le site officiel de l’OM", remarque enfin le syndicat de journalistes.

Le site d'info marseillais MarsActu estime que le but est d'"éradiquer les sites concurrents notamment lephoceen.fr," confie sous le couvert de l'anonymat un journaliste. Car le site non-officiel tourne à «250 000 visiteurs de moyenne par jour» et le média du club annonçait fin 2012 un chiffre identique. Selon plusieurs journalistes interrogés, Om.net serait même battu en termes d'audience." Certains journalistes ont réagi de manière anonyme pour éviter de se faire remarquer, mais d'autres sont plus offensifs.

Sur Twitter certains journalistes n'hésitent pas à critiquer l'OM. Frédéric Waringuez, rédacteur en chef adjoint à l'Equipe écrit "Déferlement de réactions contre le règlement de l'OM faut pas pousser". Laurent Jaoui, journaliste au service sports de Canal+ rêve de boycott mais n'y croit pas.

Romain Canuti (site Le Phoceen) note que les tentatives de boycott n'aboutissent pas et cite l'attitude d'OM Replay qui, après avoir promis de ne pas poser de question, en a finalement posé lors d'une conférence de presse. Tandis que Nour-Edine Zidane, journaliste à Radio France plaisante sur le sujet.

Le chef du service sports de 20 Minutes, Antoine Maes compare l'OM à la Corée du Nord, et Emmanuel Lefort, grand reporter au service des sports de France 2 ne rit pas.

Face à cette levée de boucliers, l'OM a fait machine arrière, en essayant de présenter le document envoyé aux journalistes comme un simple projet "les questions et les remarques des différents représentants de la presse seront enregistrées et prises en compte avant d'établir une version définitive."

Il y a déja eu un certain nombre de tensions entre l'OM et les journalistes. Par exemple, lorsque Canal+ a filmé le président de l'OM, Vincent Labrune en train de rire (ci-dessous, à gauche) alors que son club était battu 4 à 1 face à l'Olympique Lyonnais en novembre dernier.

Labrune avait réagi par un communiqué de protestation diffusé sur le site officiel du club et titré "Une tentative de déstabilisation scandaleuse."

Le directeur des Sports de Canal+, Cyril Linette, avait exprimé ses regrets : "C'est un plan malencontreux, et on le regrette parce que ça crée une polémique et que ce n'était pas notre intention. Notre réalisateur le cherchait, comme pour tous les présidents, ça fait partie des images d'illustration. Il a fini par le trouver dans une loge, et au moment où on choisit l'image, Labrune a un rictus de quelques secondes parce qu'on vient de lui glisser quelque chose à l'oreille".

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.