Tapie : contre-attaque familiale. Succès variables.
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Tapie : contre-attaque familiale. Succès variables.

Et le feuilleton continue. Après la saisie des biens, place à la contre-attaque médiatique de la famille Tapie. Bernard (le père), était hier l'invité de TF1 et d'Itélé. Laurent (le fils) était sur BFMTV et Itélé. Si face au duo Elkabbach-Darmon, Tapie a pu faire sa com' sans accroc, il a buté sur les questions précises de Bouleau sur TF1. Quant au fils, il cherche encore des contradicteurs...



Interview politique cas d'école. Mercredi 10 juillet, à quelques heures d'intervalle, Bernard Tapie était sur Itélé et TF1. Deux prestations très différentes. Pendant quarante cinq minutes sur Itélé, Tapie a eu tout le temps de dérouler son argumentation en étant rarement interrompu par Jean-Pierre Elkabbach et Michael Darmon, avec des relances et questions ouvertes censées produire la petite phrase qui sera reprise partout (technique subtile puisqu'en quarante-cinq minutes, les deux journalistes ont aussi abordé des questions de fond). Exemple avec les salariés de La Provence (alors que les parts de Tapie dans la société et certains de ses comptes en banque ont été saisis) : "Qu'est-ce qui peut leur arriver ?" demande Elkabbach. "On va se battre", enrage Tapie. S'ensuit une relance compatissante d'Elkabbach : "Pour le moment, c'est donc une forme d'asphyxie". "C'est un peu la mort avant la mort", enchaîne Tapie. Bingo ! C'est cette phrase qui sera reprise partout. Au 20 heures de TF1, changement de registre et de rythme. L'interview est plus courte que sur Itélé, Bouleau va droit au but... et contrairement au duo Elkabbach-Darmon, il n'hésite pas à contredire Tapie sur des points très précis.

Illustration de cette différence entre l'interview purement factuelle (Bouleau) et l'interview censée produire du commentaire politique (Elbabbach-Darmon) avec deux thèmes identiques : la saisie des biens et le rôle de Moscovici. Quand Tapie s'étonne qu'on puisse saisir des biens avant tout jugement, Elbabbach-Darmon ne réagissent pas. C'est cette absence de réaction qui permet à Tapie de prendre la défense "des milliers de gens, des tous petits" qui sont dans ce cas. Mais quand Tapie rejoue la même sérénade à Bouleau, changement de ton : le journaliste de TF1 lui rappelle que Takieddine a été dans le même cas que lui (avec notamment la mise en vente de son yacht comme nous vous l'avons raconté).

Autre exemple de la différence de ton TF1-Itélé avec le cas Moscovici. Le ministre de l'Economie a reconnu avoir demandé au juge la saisie des biens. Vous trouvez ça normal demande Tapie au duo de choc d'Itélé ? Réponse d'Elkbabbach : "La preuve que non puisqu'on vous pose la question". La même chose avec Bouleau : le journaliste de TF1 rappelle à Tapie que Moscovici est intervenu car l'Etat... est partie civile. Comparez les deux interviews :

Dans cette contre-attaque médiatique, Tapie peut compter sur le soutien de sa famille. Après sa femme et ses chiens, c'est l'un de ses fils, Laurent Tapie (l'as du web recruté par La Provence de Tapie père) qui monte au créneau.

Il a créé un site censé donner tous les éléments démontrant que son père est innocent et il fait maintenant le tour des plateaux télé. Une démarche pas forcément évidente, surtout quand le fils souhaite un débat contradictoire. Sur BFM TV le 9, et sur Itélé le lendemain, Tapie fils a déploré le refus de certains contradicteurs, notamment le journaliste de Mediapart Laurent Mauduit, de venir débattre avec lui. Réplique d'Olivier Galzi, journaliste Itélé : "Vous savez ce qu'ils nous répondent ? On veut bien venir mais dans ce cas-là, on vient avec notre fils parce qu'il n'est pas plus légitime que le fils de Bernard Tapie pour débattre".

Fils de, cherche débatteur picto

Joint par @si, Laurent Mauduit, qui confirme avoir été contacté pour débattre avec le fils Tapie, s'explique plus longuement sur les raisons de ce refus : "J'ai refusé car je n'ai rien contre la famille Tapie, je n'ai pas de haine. Je veux bien débattre pour qu'on parle de mon enquête mais je ne vais pas débattre avec le fils, la tante ou la grand-mère. J'ai donc demandé à BFM s'ils voulaient que je leur envoie mon fils car je n'ai pas envie de faire un match de boxe, ce n'est pas une affaire personnelle", nous a expliqué Mauduit.

Et débattre avec Tapie père ? "Il fut un temps où Bernard Tapie voulait débattre avec moi, c'était en août 2011, raconte le journaliste de Mediapart. Il m'avait appelé au moins huit fois pendant mes vacances. Il voulait à tout prix que ce soit sur Itélé avec Michael Darmon qu'il aime beaucoup. Finalement, au bout d'un mois, ça ne s'est pas fait". Pourtant avec un duo Darmon-Elkabbach, Tapie ne risquait pas grande chose...

L'occasion de lire notre observatoire : "Saisie des biens de Tapie : mesure exceptionnelle ou justice ordinaire ?"

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