Bangladesh / miraculée : l'armée dément une manip
On vous en parlait ici, Reshma Begum est la jeune fille qui avait été dégagée des ruines de l'immeuble du Rana Plazza après 17 jours coincée sous les décombres en avril dernier. Qualifiée à l'époque de "miraculée du Rana Plazza", elle avait fait les gros titres de la presse internationale.
Le 24 juin dernier, un journal d'opposition en ligne Amar Desh (dont la version papier avait été interdite par le gouvernement) accuse Reshma Bengum et l'Etat d'avoir tenté de manipuler la population pour redorer l'image du gouvernement après la tragédie qui avait fait plus de 1000 morts. Le journal se fonde sur le témoignage d'un collègue de Bengum, qui dit s'être enfui avec elle le jour de l'effondrement, il y explique : "Nous avons passé deux jours à l'hôpital mais elle a ensuite disparu. Lorsque je l'ai revue, c'était à la télévision, dix-sept jours plus tard. Ils disaient que c'était un miracle. Mais c'était faux". Bengum, également contactée par le journal en ligne a quant à elle vivement critiquée la version donnée ar son ancien collègue, qui reste introuvable depuis son interview à Amar Desh.
Selon Shafiqul Alam, le journaliste de l'AFP qui a couvert l'affaire, contacté par @si, la réaction de l'armée aux accusation du journal Amar Desh n'a pas eu lieu lors la sortie du reportage le 24 juin dernier mais dans la soirée du 1er juillet. Pourquoi ? Entretemps la version du journal d'opposition avait été reprise par le Sunday Mirror. Paru le 30 juin, l'article a été largement repris par les journaux locaux bengali, selon Shafiqul Alam. Ce n'est qu'à ce moment là que l'armée a decidé de démentir.
Article du Sunday Mirror
Depuis hier, l'article du Sunday Mirror a été repris par un certain nombre de journaux internationaux (et parmi eux, le Herald Sun, Daily News, The independent, Le MailOnline) et le buzz ne s'est pas calmé au Bangladesh. Aujourd'hui, le ministre de l'information a réfuté une nouvelle fois les accusations de manipulation, et un député de l'opposition a quant à lui demandé l'ouverture d'une enquête judiciare sur l'affaire.
"Le sari de Reshma était propre, malgré les 17 jours sous les décombres" peut-on lire en légende sur le site du Sunday Mirror, détail qui a également été repris par de nombreux journaux.
L'AFP qui a tenté de contacter Reshma Bengum n'a pas réussi : "Employée depuis dans un luxueux hôtel de Dacca, elle n'était pas joignable dans l'immédiat; l'hôtel a indiqué à l'AFP qu'il fallait la permission de l'armée pour lui parler." peut on lire dans l'article d'aujourd'hui.
Par Yaël Caux
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