Tapie : la justice veut (encore) savoir qui tuyaute Le Monde
Brève

Tapie : la justice veut (encore) savoir qui tuyaute Le Monde

Une affaire politico-financière sans enquête sur les sources des journalistes c'est un peu comme un Tour de France sans scandale de dopage : un peu fade. L'affaire Tapie vient de connaître un nouveau rebondissement et il concerne justement les sources des journalistes. Europe 1 révèle ce vendredi qu'une enquête préliminaire a été ouverte pour "violation du secret de l'instruction" après l'article du

Monde du 18 juin relatant l'audition de Christine Lagarde devant la Cour de Justice de la République (CJR).

Nouveau rebondissement dans l’affaire Tapie. Ce vendredi matin, Europe 1 a révélé qu’une enquête préliminaire avait été ouverte pour violation du secret de l’instruction. Cette violation concerne un aspect de l’affaire Tapie: la publication par Le Monde du procès-verbal de l’audition de Christine Lagarde, le 23 mai dernier. Le quotidien en a publié de larges extraits dans son édition du 18 juin. Selon nos confrères d’Europe 1, cette enquête préliminaire a été demandée par Jean-Claude Marin procureur général de la Cour de Cassation et donc de facto Procureur général de la Cour de Justice de la République (CJR), l’instance qui a entendu Christine Lagarde. "Le 19 juin, il a décidé d’écrire au procureur général de Paris, François Faletti. Dans des termes choisis, il fait part de l’étonnement de la commission d’instruction de la CJR (qui a entendu Christine Lagarde les 24 et 25 mai) de retrouver des pans de l’audition de l’ancienne ministre de l’Economie dans la presse".

C’est à la suite de cette lettre que le procureur de Paris a décidé d’ouvrir une enquête pour "violation du secret de l’instruction". Ce qui étonne dans la démarche du parquet de Paris qui a confié l’enquête à l’IGS (Inspection générale des services) c’est le fait qu’il ait circonscrit l’enquête à l’article du Monde du 18 juin. En effet, dans la même affaire, bien d'autres auditions ont "fuité". Notamment dans Le Monde. Par exemple, le 17 juin 2013, après l'audition par la police de Stéphane Richard. Ou encore, avec cet article du 20 juin où le quotidien du soir exhume les PV d'audition de Franck Lapeyrère, ancien magistrat, qui a longtemps fréquenté Pierre Estoup (l'un des arbitres) et qui a confié lors de son audition qu'Estoup et Tapie se connaissaient. Notamment lors du procès des comptes de l'OM en 1998, Estoup aurait tenté d'influencer le président du tribunal et aurait évité la prison à Tapie.

Les auditions devant la CJR semblent donc mieux protégées que celles devant un juge d'instruction classique. Pourquoi ? "Je ne sais pas grand chose du dossier, mais on peut penser que c'est peut-être parce que les auditions devant cette cour concernent les volets ministériels des affaires sensibles", décode Gérard Davet, co-auteur avec Fabrice Lhomme de l’ensemble des papiers du Monde, joint par @si. Mais il a aussi "une autre intuition". "S’ils ont circonscrit l’affaire, c’est aussi parce que cela rend la procédure d’enquête beaucoup plus simple", observe-t-il. Surtout, la différence selon lui avec "l’affaire des fadettes" c’est que cette fois-ci l’affaire a été confiée à l’IGS et pas directement au "service de renseignements". Il conclut philosophe : "c’est compliqué d’enquêter sur les journalistes, du coup, ils vont grâce à l’IGS essayer de voir si la source est de la police".

Tout notre dossier sur l'affaire Tapie est ici.

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