Brève

Magistrat diffamé : prison ferme pour 3 journalistes (presse italienne)

Gilles Klein

01 juin 2013 Maj: 01 juin 2013

Deux journalistes de l'hebdomadaire italien Panorama, et le rédacteur en chef du journal ont été condamnés à un an de prison pour les deux premiers, et huit mois pour le troisième, à la suite d'un article évoquant d'eventuels liens entre la mafia et un magistrat de Palerme.

Trois journalistes de l'hebdomadaire Panorama édité par le groupe Mondadori (propriété de Berlusconi) ont été condamnés par un juge milanais à la prison pour avoir évoqué, en 2010, d'eventuels liens entre un procureur de Palerme, et la mafia.

Andrea Marcenaro et Riccardo Arena écopent d'un an de prison ferme chacun, tandis que le rédacteur en chef, Giorgio Mule, a droit à 8 mois de prison. Les trois doivent, par ailleurs, verser 20 000 euros au magistrat qui s'est estimé diffamé.

Ils vont porter l'affaire devant la cour européenne des droits de l'homme. Des avocats et des hommes politiques demandent que l'on réforme d'urgence la loi sur la diffamation comme le note une avocate dans le quotidien Il Sole 24 : "Un article ne mérite pas la prison"

Il Sole 24

Libero

Giorgio Mule a écrit une lettre ouverte à tous les directeurs de journaux italiens pour leur demander de s'unir pour obtenir une modification de cette loi qui est évoquée depuis 20 ans sans jamais aboutir.

Mule ajoute qu'on en parle à chaque fois qu'un journaliste est condamné puis on oublie. Il demande donc à ses confrères de se battre pour changer la loi dans les 100 prochains jours et d'associer leurs lecteurs à ce débat. Ceci d'autant plus que plusieurs partis politiques ont apporté leur soutien aux journalistes condamnés.

picto Giorgio Mule

"C'est un jugement injuste qui s'appuie sur une loi injuste" estime la Federazione Nazionale della Stampa Italiana (FNSI, fédération de la presse italienne)

La FNSI souligne que le rédacteur en chef est condamné à 8 mois d'emprisonnement sans possibilité de sursis, Et ajoute qu'un autre journaliste a été condamné l'année dernière à 14 mois de prison pour le même type de raison. Sa condamnation avait été confirmée par la cour suprême. mais le président de la République l'avait gracié.

Le jugement de Milan doit lui aussi être confirmé par la cour suprême avant que la sanction ne devienne définitive.