Comment les pure players d'information locale à Toulouse font-il face à la concurrence de sites rédigés en Tunisie avec une main d'oeuvre à bas coût ?

Une enquête d'étudiants en école de journalisme (EJT, Toulouse), mise en ligne sur leur site de journal école souligne les conséquences de cette concurrence pour les pure players locaux qui tirent l'essentiel de leurs revenus publicitaires de leur site internet. Parmi les sites concernés, Carré d'info, Toutleco.fr, toulouse7.com, et toulouseinfos.fr.

"A chaque fois, nos articles sont paraphrasés", explique à @si Martin Venzal, directeur de Toutleco.fr, "et à la fin un lien est mis vers l'article, mais sans préciser que c'est la source". Venzal a menacé à plusieurs reprises la rédactrice en chef de Toulouse.Actu, Cyrine Boubaker, de porter plainte pour violation de la propriété intellectuelle.

Pour sa part, Clément Boulle, patron de Local Media - qui gère les sites délocalisés en Tunisie par le biais de la société Hi-Content - défend ce fonctionnement auprès des journalistes auteurs de l'enquête : "C’est un travail de desk. On reprend, on associe et on enrichit des informations et des news-letters d’autres sites".

"concurrence déloyale" (spiil)

De son coté, le syndicat de la presse en ligne (dont @si est membre fondateur), condamne la pratique. Dans un communiqué, "le Spiil s'élève contre cette concurrence déloyale, qui touche les aussi bien les "pure players" d'information locale que les sites web des quotidiens et hebdos locaux. Les sites d'information locale, qui vivent uniquement du web, sont plus particulièrement fragilisés par de telles pratiques, éminemment contraires à la déontologie journalistique."

Ironie de l'histoire, Local média a proposé ses services de régie publicitaire aux sites locaux toulousains. Toulouseinfos a travaillé huit mois avec eux. Mais le site vient de leur envoyer une lettre de résiliation en apprenant le fonctionnement de Local Media : "d'un côté ils me proposent un partenariat pour la publicité, de l'autre ils me volent mes articles".

Retrouvez notre enquête sur les sites délocalisés en Tunisie.