Libération/Fabius : finalement, Demorand s'excuse
Brève

Libération/Fabius : finalement, Demorand s'excuse

Après la Une de Libération sur la rumeur d'un compte en Suisse de Laurent Fabius, lundi, Nicolas Demorand, patron du journal, qui déjà se justifiait mardi, a décidé d'en rajouter une couche aujourd'hui pour s'excuser auprès des lecteurs.

La Une de Libération lundi sur la rumeur n'en finit pas de faire des vagues. Et surtout en interne. Lundi, la société des personnels du journal dénonçait une "faute déontologique grave", commise par la direction. Mardi matin, Nicolas Demorand justifiait la Une en reconnaissant toutefois un décalage réel entre l'intention et la réception du message. "De l’incompréhension a pourtant accueilli notre travail, que ce soit à l’intérieur du journal ou à l’extérieur. Nous en prenons évidemment notre part : un message mal reçu pose à son émetteur des questions auxquelles il se doit de répondre, afin de lever doutes et ambigüités sur sa démarche".

Voilà qui aurait pu suffire. Seulement, l'explication n'a pas du tout satisfait les personnels de Libération. Du coup, dans l'édition du jeudi 11 avril, Demorand présente des excuses aux lecteurs qui ont été "choqués". "L’édition du 8 avril 2013 a creusé un écart entre l’intention journalistique de départ et la réception, par une partie du public, de notre travail. Cet écart, impossible de l’ignorer ou de le minorer. Or, comme directeur de Libération, je suis aussi comptable des réactions que suscite lejournal une fois qu’il circule dans l’espace public et des erreurs dont j’assume, par définition, la responsabilité. Que les lecteurs de Libération ayant été choqués par l’édition du 8 avril reçoivent ici mes excuses les plus sincères", écrit le directeur de Libé.

Deux textes successifs qui mettent, de fait, en lumière une vraie crise interne suite à la Une de lundi. Selon différentes sources contactées par @si, les comités de rédaction de mardi et mercredi ont été très houleux. De nombreux salariés (et même des membres de la rédaction en chef) ont expressément demandé à Demorand de présenter des excuses dans les colonnes du quotidien. "Il y a eu une très forte pression sur Demorand", raconte un cadre du journal. Pour de nombreux salariés, l'explication selon laquelle "le message a été mal reçu" n'était pas tenable. Et ils n'ont pas lâché le morceau avant d'avoir eu gain de cause. En effet, le texte paru jeudi 11 avril dans le journal était au départ prévu pour le web. Les salariés ne l'ont pas accepté.

De fait, cet affrontement entre Demorand et la rédaction est une nouvelle manche de la bataille des salariés - qui dure depuis plusieurs mois - pour que Demorand arrête de cumuler les fonctions de directeur du journal et directeur des rédactions. Il y a quelques semaines, la SCPL a même voté sur cette question. Et les salariés se sont majoritairement (94%) prononcés pour une séparation des deux postes. "La Une de lundi est un nouveau signe du non-pilotage du journal. Un nouveau signe du fait que Demorand doit abandonner le cumul des deux fonctions", nous confie un salarié. Pas étonnant toutefois que les personnels du journal aient profité de cette Une sur Fabius pour mettre la pression sur Demorand. En effet, mercredi 17 avril se tient un conseil de surveillance du journal. En vue de cet évènement, la SCPL (Société civile des personnels de Libération) a "surencheri sur une erreur de la direction pour montrer sa force", estime un journaliste. Et la SCPL pourrait bien avoir gain de cause. Dans les couloirs du quotidien, il se murmure qu'une proposition en vue de séparer les fonctions de directeur du journal et de directeur des rédactions est justement en préparation pour le conseil de surveillance du 17 avril.

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