Allemagne : procès pour assassinat de Turcs fermé à la presse turque
C'est le 17 avril prochain que le procès de cinq néo-nazis (dont une femme) membres du groupe Nationalsozialistischen Untergrund (NSU) doit s'ouvrir à Munich. Ils sont accusés d'avoir tué une policière (le 25 avril 2007) et neuf immigrés (à Nuremberg, Hambourg, Dortmund et Munich) dont un Grec et huit Turcs vendeurs dans les rues entre 2000 et 2006, et d'avoir commis un attentat à la bombe en 2004 à Cologne contre des commerces turcs, faisant 22 blessés. Le groupe a été démantelé après un hold-up en novembre 2011, deux de ses membres s'étaient suicidés, et l'arme de la policière avait été retrouvée à cette occasion. Problème: alors que le procès va démarrer, la cour de Munich a décidé de limiter à 50 le nombre de journalistes pouvant assister à ce procès. Et aucun journaliste turc ne figure sur la liste des journalistes accrédités souligne le quotidien turc Hürriyet.
Margarete Notzel, la juge en charge du procès, justifie la décision en expliquant que les journalistes turcs se sont inscrits trop tard. Et elle refuse que le procès se déroule dans une plus grande salle. De plus, il n'y aura pas de rentransmission dans une autre salle. Le grand quotidien allemand Bild a proposé de laisser sa place à un journaliste du quotidien Hürriyet mais la juge a refusé, précisant qu'aucun échange n'était possible.
Le syndicat des journalistes allemands proteste contre cette situation, d'autant plus que l'on savait depuis des mois que la salle choisie pour le procès était trop petite. L'Association de la presse étrangère en Allemagne s'étonne aussi qu'il n'y ait que 50 places pour le public et 50 pour les journalistes.
Les agences internationales comme AP, AFP, des médias comme la BBC ou le New York Times figurent sur la liste d'attente.
La polémique a fait la Une du quotidien turc Hürriyet le 26 mars avec la photo des victimes
La polémique a pris une envergure politique et internationale : les gouvernements allemand et turc, la Commission Européenne, le Conseil Central des musulmans en Allemagne (ZMD) demandent que la cour change de position, et ce d'autant plus que les 3 millions de Turcs installés en Allemagne vont suivre le procès avec beaucoup d'attention.
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