La presse britannique ne veut pas être régulée
Après les travaux de la commission dirigée par le juge Leveson qui avait enquêté sur les dérives des journaux de Rupert Murdoch, le Premier ministre David Cameron (très proche de Murdoch à l'époque des scandales) devait présenter lundi un texte régulant la presse mais, chaque parti ayant une position différente sur le sujet, il n'avait pas de majorité pour le voter. Finalement, un accord a été conclu in extrémis, comme l'a annoncé la BBC, lundi midi. Il y aura une instance collégiale protégée par une charte royale qui pourra infliger des amendes jusqu'à 1 million de livres aux journaux (et aux sites Web d'information) en cas de dérive, ou d'abus.
"Les politiciens se sont entendus sur la régulation de la presse... mais les journaux refusent d'y adhérer"
Si les politiques ont trouvé un accord, la quasi totalité de la presse britannique, elle, n'apprécie pas, comme le raconte, ce mardi, la Une de l'Independent qui signale que les plus grands groupes de presse (Daily Mail Group, News International et Telegraph Media Group, ainsi que la presse régionale) refusent d'obéir au nouvel organisme qui va être créé.
Par contre, l'Independent, même s'il préfèrerait qu'il n'y ait pas d'organisme de contrôle de la presse, n'est pas contre le nouveau système proposé, explique son rédacteur en chef.
Dans les kiosques, hier lundi, c'est le plus grand quotidien populaire britannique (environ 3 millions d'exemplaires) le Sun (groupe Rupert Murdoch) qui dénonçait le projet de loi présenté au Parlement en citant Winston Churchill, photo à l'appui. "Une presse libre est un gardien toujours en veille qui protège les autres droits auquel tout homme libre est attaché. C'est le plus dangereux ennemi de la tyrannie".
Dimanche le Sunday Herald publiait une série de titres avec des mots censurés (recouverts d'un trait noir ou rouge) en demandant à ses lecteurs "Est-ce que c'est la presse que vous souhaitez ?" expliquant que le projet de loi ferait que la presse du Royaume Uni serait "la plus réglementée du monde occidental".
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