Mali : un journaliste spécialisé tacle la presse (Marianne.net)
Brève

Mali : un journaliste spécialisé tacle la presse (Marianne.net)

"Incroyable ! On meurt à la guerre… " Jean-Dominique Merchet, spécialiste Défense chez Marianne, ironise sur les dernières unes du Monde et de Libération qui constatent un durcissement de la guerre au Mali (à cause de la mort d'un deuxième soldat français) et déplorent le manque d'information de la part des militaires. Deux constats qui reflèteraient avant tout une guerre fantasmée par les médias.

"Otages, combats rapprochés : la guerre se durcit. Une famille française enlevée dans la nord du Cameroun, un soldat français tué au Mali", pouvait-on lire à la une du Monde daté jeudi 21 février.


De quoi faire réagir le journaliste Jean-Dominique Merchet, de Marianne : "Toute notre époque médiatique est là : dans le perte de la mesure et, disons-le, du sens commun. Un mort à la guerre et la voilà qui se durcit ! On se pince…", ironise le journaliste de Marianne. Il se trouve qu’en effet, on meurt à la guerre. C’est même une vieille histoire, qui remonte plus haut que le néolithique. Les soldats ne s’en étonnent pas. S’ils pleurent leurs camarades tombés au champ d’honneur, l’évocation d’un « durcissement » de la guerre, après qu’un sergent-chef des commandos ait été mortellement touché, ne provoquerait que soupirs ou éclats de rires dans les popotes".

Merchet n'est pas plus tendre avec son ancien journal, Libération, qui,lundi 18 février, s'interrogeait en une : "Où est passé la guerre ?" Sous-entendu : l'armée cache des informations aux journalistes.

Or, pour Merchet, "la guerre - tous les militaires de tous les temps l’ont toujours su – est essentiellement faite de longs moments d’ennui au cours desquels il ne se passe rien et de très brefs moments d’action, de violence et de peur. Ce sont eux, et eux seulement, qui intéressent les médias". Et le journaliste de Marianne d'expliquer que "la réalité des opérations au Mali – sur lesquelles on dispose d’informations très complètes – est qu’il y a peu d’opérations... et, qui plus est, qu'elles se déroulent sur un territoire immense. Quelques patrouilles des forces spéciales dans le nord-est. Parfois un accrochage. Des frappes aériennes ciblées. Au fond, pas grand chose à montrer".

picto Une de Libération du lundi 18 février 2013


Dans les deux cas, ces unes reflèteraient une vision biaisée de la guerre : "Faisons l’effort de comprendre que les guerres réelles ne sont pas celles que nous fantasmons. On y meurt toujours, mais ce n’est pas non plus le grand barnum auquel les médias aspirent", conclut Merchet.

L'occasion de consulter notre dossier consacré à cette guerre : "Mali, derrière les propagandes"

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