Mali / CSA : "quand il y a des corps, on les montre" (Olliéric, F2)
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Mali / CSA : "quand il y a des corps, on les montre" (Olliéric, F2)

Les journalistes de télévision doivent-ils montrer les morts de la guerre au Mali ? Le CSA vient de mettre en garde France 2 pour avoir diffusé des images "difficilement soutenables" dans le magazine Envoyé spécial du 7 février.

La semaine dernière, un reportage du magazine Envoyé spécial (France 2) enquêtait sur les exactions commises au Mali depuis la début de la guerre. Dans le sujet, le spectateur est confronté à plusieurs reprises à des images de charniers et de cadavres calcinés.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pense que ces images "difficilement soutenables" vont trop loin et a décidé de mettre en garde France Télévisions. "Considérant que des plans répétés et particulièrement insistants sur les corps de personnes décédées, sans analyse correspondante, étaient susceptibles de constituer une atteinte à la dignité de la personne humaine, le Conseil, réuni en assemblée plénière le 12 février, a décidé de mettre fermement en garde les responsables de France Télévisions contre le renouvellement de tels manquements", explique aujourd'hui le CSA dans un communiqué.

Revoyez deux séquences diffusées dans Envoyé spécial le 7 février picto

Ce n'est pas le travail des reporters qui est remis en cause, puisque le Conseil se dit "conscient des difficultés dans lesquelles s’effectue le travail des journalistes et des rédactions pour relater les événements relatifs à ce conflit", mais bien la direction de la chaîne.

"Le CSA est dans son rôle, mais quand il y a des corps, on les montre. C'est la guerre", estime Dorothée Olléric, journaliste à France 2 contactée par @si. Fin janvier, elle s'était rendue sur un des charniers montrés dans le reportage d'Envoyé spécial. Dans son propre reportage diffusé dans le 20h du 22 janvier, on reconnait le puits, mais les cadavres gisant au fond du puits ne sont que suggérés."On était au même endroit, près de Sévaré. Il y a deux puits séparés d'une trentaine de mètres. Ils sont très profonds et on ne voit pas bien ce qu'il y a au fond. L'odeur autour est épouvantable, mais on ne voit rien, explique Olléric.

picto Sujet du JT de 20h de France, le 22 janvier


"Je voulais moi aussi que nous filmions le fond, mais nous n'avons pas réussi, c'était compliqué. Le journaliste d'Envoyé spécial a vraisemblablement dû trouver des éclairages puissants et descendre sa caméra au fond pour avoir ces images", suppose aussi la journaliste de France 2.

(Par Pierre Labrunie)

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