Brève

Argentine : retour triomphal du voilier saisi par un fonds vautour

Gilles Klein

10 janvier 2013 Maj: 10 janvier 2013

Libertad, le trois-mâts école de la Marine militaire argentine qui avait été saisi au Ghana sur plainte d'un fonds-vautour, fait un retour triomphal au pays, salué par la présidente, Cristina Kirchner, et son gouvernement. L'événement fait, bien sûr, la Une de la presse, toutes tendances confondues, qui souligne, au passage, l'utilisation politique de l'évènement.

Sur demande du fonds d'investissement NML Capital de l'Américain Paul Singer qui détient des titres de dette argentine, et réclame près de 400 millions de dollars au pays, le Libertad avait été saisi le 2 octobre 2012 dans le port africain de Tema, près d’Accra, au Ghana. C'est au bout de 78 jours, sur demande de l'Argentine, que le tribunal international du droit de la mer basé à Hambourg, créé par les Nations Unies, a ordonné (PDF en français) la mainlevée le 15 décembre 2012.

Parti d'Afrique le 17 décembre, le voilier avec 143 membres d'équipage est arrivé, hier, dans la base navale de Mar del Plata, la première station balnéaire du pays, située à 400 kms au sud de Buenos Aires. L'accueil a été chaleureux. Libertad était accompagné par une flotille de 150 petits bateaux de plaisance, et par des acrobaties aériennes de trois avions. Le tout agrémenté d'un feu d'artifice sous les yeux de la présidente "Cristina" et de milliers d'Argentins. De très nombreuses banderoles faisaient planer une ambiance nationaliste.

" Dans une manifestation avec ses militants, Cristina accueille la frégate" pour Clarin journal proche de l'opposition qui parle d'un "show militant" en montrant les manifestants sur une grande photo page 3.

"Aujourd'hui plus que jamais, patrie oui, colonie non" La Gaceta cite Kirchner qui fait allusion aux récentes déclarations du Premier ministre britannique David Cameron, se disant prêt à se battre pour que les iles Falkland (envahies par les Argentins puis reprises par Margaret Thatcher après une guerre sanglante) restent sous le pavillon du Royaume Uni.

"Cristina voit le retour de la frégate comme le succès de son action" (La Nacion) "Par l''extorsion ou la force, personne n'obtiendra rien de l'Argentine" écrit Norte dans une allusion aux fonds vautour et à la Grande Bretagne.

Pagina 12, lui, évoque la tribune spécialement mise en place pour le discours de Cristina, entourée de plusieurs de ses ministres. Le journal souligne aussi que la foule a attendu deux heures, au son de marches militaires, l'hélicoptère de la présidente.

Enfin, La Voz montre une photo du navire le long d'un quai envahi par la foule regardant le feu d'artifice tiré spécialement à cette occasion.