Un premier jugement avait condamné Alessandro Sallusti à 5 000 euros de dommages et intérêts plus deux mois de prison pour un article publié, sous le pseudonyme de Dreyfus, le 18 février 2007 dans le quotidien Libero, qu'il dirigeait à l'époque. L'article critiquait une décision de justice autorisant une adolescente à avorter, et le juge en charge de l'affaire avait porté plainte. Aujourd'hui, Sallusti est le directeur du quotidien Il Giornale, appartenant à la famille Berlusconi, et est aussi un chroniqueur très connu, régulièrement présent sur les plateaux de télévision italiens.

Sallusti avait fait appel et s'était vu condamné, plus lourdement, à 14 mois de prison, en juin 2011. La cour de cassation vient de confirmer le jugement de la cour d'appel. Mais la peine est suspendue, et le gouvernement se penche sur l'affaire qui provoque une énorme émotion en Italie.

Il Giornale met une photo de Sallusti à la Une : "Sallusti en prison, les délinquants en liberté", tandis que Libero a choisi de lui consacrer la caricature qu'il publie chaque jour en première page, pour illustrer une pétition de solidarité signée par de nombreux journalistes : "Arrêtez-nous tous"