Ecce la peinturlure !
À lire en écoutant ceci…
C'était au mois d'août et l'histoire fit le tour du monde en quelques heures : une brave octogénaire ibérique nommée Cecilia Giménez repeignit à sa façon une fresque représentant un Ecce Homo de 1910 abîmé par le temps qui figure dans l'église du Sanctuaire de la miséricorde de Borja, Aragon, Espagne.
"Ecce Homo !", Voici l'homme ! est la formule que prononça Ponce Pilate quand il présenta Jésus prisonnier, coiffé d'une couronne d'épines et recouvert d'une cape pourpre, à la foule des prêtres et des gardes qui hurlèrent tous : "Crucifie-le !". Si l'on en croit, du moins, l'Évangile selon saint Jean.
"Voici la peinturlure !", s'exclament les curieux qui viennent par autocars entiers contempler cette magnifique restauration aux allures simiesques, certains même rêvant de confier la très décatie Cène de Léonard de Vinci aux pinceaux de Cecilia Giménez :
Voyant la manne tomber du ciel, la fondation Hospital Sancti Spiritus, propriétaire de l'église, décida le 15 septembre dernier de rendre payant l'accès de l'église. 1 euro par visiteur. Soit 2 000 euros de récoltés en quatre jours, si l'on en croit un article d'El Pais paru en date du 19. L'octogénaire s'en est émue…
Cecilia Giménez, capture d'écran du site d'El Pais
… et réclame désormais une partie des droits de visite ! Elle aurait, selon Ouest-France, "engagé des avocats pour faire valoir ses droits". Nan mais oh ! quand même ! Mais, selon Le Point, "son avocat, Enrique Trebolle, assure (…) qu'elle ne cherche qu'à « mettre en ordre » la situation sur un plan légal."
En attendant l'issue de ces incroyables démêlés judiciaro-picturo-catholiques, le ouèbe multiplie les parodies comme des petits pains. En voici un bref échantillon, images saintes récoltées sur pinterest :
L'occasion de lire ma chronique intitulée Golgotart, et Jesus Bizness.
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