Trois ans après, le livre devint saga. Après avoir été glorifié par la presse française en 2009, l'ouvrage de Lorànt Deutsch est aujourd'hui sujet à deux principales critiques. La première porte sur une vision idéologique empreinte de royalisme de l'Histoire française. La seconde pointe plusieurs erreurs historiques commises dans Métronome.

C'est surtout à cette dernière que l'auteur répond, dans un article publié sur Le Plus. Il revient en détail sur quelques interprétations historiques dont la pertinence a été contestée, comme l'existence de Mérovée ou la tentative de destruction de la colonne de Juillet par la Commune de 1871."Il faut tout de même savoir que les «vrais» historiens n’ont pas tous la même interprétation des mêmes faits et se livrent entre eux à des batailles épiques. (...) Dans une thèse, on peut ratiociner sur leurs différents points de vue ; dans un ouvrage comme le mien, ce serait d’un ennui mortel : il faut choisir", assure le comédien-auteur à succès.

En revanche, il se montre plus évasif sur sa position qualifiée de "royaliste" par l'historien William Blanc et par le Front de gauche. Alors qu'il avait plusieurs fois revendiqué cette tendance en 2009, l'acteur justifie cette fois la "place prépondérante aux rois et aux saints catholiques" par rapport à la Révolution dans son livre par le fait qu' "une grande partie des 21 siècles qui ont fait Paris sont marqués par la foi religieuse et la monarchie. Toutes deux ont aussi façonné la capitale. Les révolutions arrivent bien tard dans notre récit… à la fin du XVIIIe siècle, à la page 323. Les populations en marche ont changé le cours de l’Histoire, c’est vrai, mais elles n’ont pas effacé le passé". Il conclut enfin en affirmant n'être "le serviteur d’aucune chapelle, d’aucune idéologie", estimant être victime d'une "instrumentalisation" de l'extrême-gauche et d'une "manipulation" de l'extrême-droite. Point de monarchisme, donc, seulement un "amour pour l’Histoire de France [comme] seul message".

Il n'a pas fallu attendre très longtemps pour voir Alexis Corbière, conseiller municipal Front de Gauche de Paris qui avait demandé à la mairie de mettre fin à la promotion de Métronome, réagir à la tribune de Lorànt Deutsch. Le 23 juillet, il s'est en effet fendu, toujours sur Le Plus, d'une longue réponse en forme de lettre ouverte. Et l'homme politique n'est pas tendre avec l'auteur, réitérant ces accusations d'invention, en particulier à propos du bombardement de la colonne de Juillet par les communards. Mais il lui reproche principalement de se servir de son "statut de jeune acteur populaire (...) pour refourguer une propagande rancie". Et considère comme son "devoir", "comme responsable politique et comme élu parisien (...) de le dire publiquement".

Mise à jour - 15h45 : ajout de la réaction d'Alexis Corbière.

A propos d'ouvrage mêlant histoire et fiction, vous pouvez voir ou revoir notre émission sur Inquisitio, la série d'été de France 2.

(Par Antoine Machut)