Caravage : la vigilance (à retardement) du Figaro
Brève

Caravage : la vigilance (à retardement) du Figaro

Eric Bietry-Rivierre révélant la supercherie de l'affaire Caravage
lors de la conférence de rédaction du Figaro, le 12 juillet 2012

On y avait consacré une chronique : de soi-disant chercheurs avaient soi-disant retrouvé des dessins de Caravage. La soi-disant info avait été reprise dans le monde entier telle une vérité estampillée, sauf que les spécialistes (et Didier Rykner de La Tribune de l'Art fut le tout premier) étaient assez vite montés au créneau : tout ceci n'était que du vent, de l'arnaque destinée à vendre deux e-books sur Amazon à 13,50 € pièce.

On avait alors assisté à un vaste rétropédalage journalistique qui fut le sujet d'un Vite dit dans lequel on avait donné comme exemple Le Figaro, lequel ne fut pas le moins ridicule dans cette affaire.

Aujourd'hui, le même Figaro affirme sans rire qu'il est à l'origine des doutes émis quant au sérieux de cette découverte. Deux points ouvrez les guillemets :

"À la suite des fortes réserves émises dans ces colonnes dès le lendemain de l'annonce par l'agence de presse italienne Ansa (nos éditions du 7juillet), plusieurs spécialistes ont confirmé nos doutes."

Extrait du Figaro de ce jour, voir par là
l'article dans son intégralité

On croit rêver. Ainsi donc, c'est Eric Bietry-Rivierre, auteur de l'article, qui a découvert la fumisterie. Tout seul. Grâce à son oeil fort acéré. Car bien sûr, Le Figaro n'est pas tombé dans le panneau comme à peu près tout le monde. Et bien sûr, le site du Figaro n'a pas repris la dépêche AFP sans émettre le moindre doute. Et bien sûr, cet article intitulé Dessins du Caravage : ce serait une révolution, dans lequel Eric Bietry-Rivierre commente la soit-disant découverte, n'a jamais été mis en ligne sur le site du Figaro.

Non. Rien de tout cela n'existe car Eric Bietry-Rivierre a immédiatement repéré la tromperie qu'il a vigoureusement dénoncée dans cet article sans avoir lu auparavant ni La Tribune de l'Art (dont il reprend pourtant les arguments), ni Arrêt sur images qui a relayé le papier de Didier Rykner.

Et aujourd'hui,à la suite des fortes réserves qu'il a donc émises dans Le Figaro, plusieurs spécialistes ont confirmé ses doutes. Heureusement qu'il était là, Eric Bietry-Rivierre, sans lui on se serait fait avoir ! Pour un peu, ce serait même grâce à lui si Amazon a retiré les deux e-books de son site (l'info a été révélée le 10 juillet par The Telegraph).

"Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer", disait Figaro dans le premier acte du Barbier de Séville.

 

L'occasion de lire ma chronique intitulée On a retrouvé les dessins du Caravage... et le crâne de Mozart enfant.

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