La décision a été prise au plus haut au sommet de l'État. Par François Hollande lui-même. Et s'il s'agit d'un "acte plutôt salué par le cinéma" selon Véronique Groussard, journaliste du Nouvel Observateur, c'est que les artisans de cette nomination sont issus du milieu. D'un côté, "l'ARP [syndicat des auteurs réalisateurs producteurs], par exemple, a vu "au moins deux fois par semaine", Hollande ou l'un de ses proches. L'autre côté de la tenaille était portée par les artistes militants que le candidat rencontrait lors de dîners chez le metteur en scène Jean-Michel Ribes", raconte Groussard. Jean-Michel Ribes était l'un des invités de la cérémonie d'investiture de François Hollande, dont il est venu parler sur le plateau d'@SI. Ses liens avec Hollande sont bien connus et nous lui demandions s'il réussirait à éviter le piège de devenir "l'artiste officiel".

L'annonce de la nomination de Lescure a été suivie de nombreuses critiques par les adversaires de Hadopi. Le 24 mai, Mediapart révélait notamment les conflits d'intérêt qui risquent d'entacher sa mission et peuvent le faire soupçonner de parti-pris pro-Hadopi. Une interview au Nouvel Obs en mars 2012 conforte cette impression. Lescure déclarait à propos de François Hollande: "J’ai essayé de contribuer à sa réflexion sur Hadopi afin qu’il n’abroge pas cette loi sitôt élu mais qu’il ouvre un chantier."

(Sophia Aït-Kaci)