Sarkozy / Kadhafi : polémique sur le démenti d'un ex-responsable libyen
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Sarkozy / Kadhafi : polémique sur le démenti d'un ex-responsable libyen

Le débat sur le financement supposé de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime libyen s'est déplacé, lundi 30 mai, autour de la personne de l'ex-directeur de cabinet de Kadhafi, Bachir Saleh. Saleh, qui se trouve en France, ayant démenti les allégations de Mediapart, le site l'accuse de se trouver sous protection du gouvernement français.

Le gouvernement français protège-t-il Bachir Saleh, ex-directeur de cabinet de Kadhafi ? se demande Mediapart. Cet ex-dignitaire libyen proche du colonel Kadhafi, est cité par Médiapart comme l'un des intermédiaires qui auraient négocié avec Brice Hortefeux et Ziad Takieddine un hypothétique financement par Kadhafi de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, ce qu'il a démenti. Nous vous en parlions ici. Saleh serait recherché par Interpol pour fraude et se trouve actuellement en France, souligne Médiapart.

Le premier ministre François Fillon a indiqué lundi matin sur RTL qu'il ne disposait d'"aucune trace d'un mandat international" le visant. "Si naturellement il y avait un mandat international contre lui, la France le remettrait à la disposition de la justice après un échange avec le Niger qui est nécessaire compte tenu de son état de diplomate", a assuré le premier ministre.

Pourrtant, selon Mediapart, Saleh est bien recherché par Interpol, "et le premier ministre ne peut l'ignorer", souligne le site, soulignant qu'il suffit de

consulter sa fiche sur le site de l'organisation internationale, où il figure sous son troisième nom, Bashir El Shrkawi, réclamé par la Libye pour escroqueriepicto

Selon le service de presse d'Interpol, contacté par Mediapart, il ne s'agit toutefois pas d'un mandat d'arrêt international proprement dit, mais d'une recherche interne à un pays. "Les notices rouges sont l'un des moyens par lesquels Interpol informe ses 190 pays membres qu'un mandat d'arrêt a été délivré par une autorité judiciaire à l'encontre d'une personne, explique le service de presse d'Interpol à Mediapart. "Il ne s'agit pas de mandats d'arrêts internationaux. Les personnes concernées sont recherchées par des tribunaux nationaux (...), et le rôle d'Interpol est d'aider les services de police à les identifier ou à les localiser en vue de leur arrestation et de leur extradition." Rien n'oblige donc un pays à arrêter une personne faisant l'objet de cette notice rouge, mais "nombre de pays membres, toutefois, accordent à la notice rouge la valeur d'une demande d'arrestation provisoire", explique Interpol.

L'un des avocats de Bachir Saleh, Me Marcel Ceccaldi, a confirmé ce midi à l'AFP que son client faisait bien l'objet d'un mandat d'arrêt signalé par Interpol à la demande de Tripoli, mais tout en dénonçant la légitimité de ce mandat d'arrêt :"Qu'est ce que la Libye? Les islamistes de Tripoli? Les sécessionnistes de Benghazi? Les bandes armées de Misrata?" .

Saleh n'est pas inconnu de la presse française. Le Canard Enchaîné avait affirmé début avril que Saleh avait obtenu "au nom du regroupement familial" un titre de séjour en France où il serait arrivé en provenance de l'île tunisienne de Djerba dans des conditions difficiles à établir, rapporte l'AFP. Toujours selon Le Canard enchaîné, c'est l'ambassadeur de France en Tunisie, ( par ailleurs très controversé), Boris Boillon, qui a veillé à son exfiltration de Libye au moment des révolutions arabes, dans un jet privé appartenant à l'homme d'affaires Alexandre Djouhri, souligne Médiapart.

François Fillon a par ailleurs affirmé ce lundi matin sur RTL que Saleh dispose d'un "passeport diplomatique du Niger" (obtenu grâce aux "réseaux de la Françafrique" selon le Canard enchaîné) et serait donc "protégé par l'immunité diplomatique". Mais le Niger a fait savoir en début d'après-midi auprès de l'AFP que ce passeport avait été rendu en mars par Bachir Saleh.

Le Huffington Post rappelle que Sarkozy a rencontré Saleh, alors que l''intervention militaire en Libye s'enlisait. L'Elysée cherchait alors une porte de sortie sous la forme d'une négociation avec Kadhafi, qui aurait conduit à son départ du pouvoir. Selon les informations révélées dans "Kadhafi, mort ou vif", un documentaire d'Antoine Vitkine qui sera diffusé sur France5 le 8 mai, des contacts sont alors noués entre les proches de Kadhafi et la France. Nicolas Sarkozy reçoit en personne Bachir Saleh, à l'Elysée le 2 juillet. Par son intermédiaire, le président français propose à Kadhafi l'exil et la vie sauve, si ce dernier cesse le combat. Kadhafi ne donnera finalement pas suite à la proposition.
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