Bruxelles ne regrettera pas Sarkozy (Quatremer / Libé)
Ces voix pro-Hollande ne sont pas isolées et tiennent avant tout du ras-le-bol que suscite l’actuel chef de l’Etat : "Rares seront ceux qui, à Bruxelles, mais aussi dans la plupart des capitales européennes, regretteront Nicolas Sarkozy" estime Quatremer dont on suppose les sources de première main. L'une d'elle est cinglante : "«Une réélection de Nicolas Sarkozy serait désastreuse pour l’Europe», martèle un diplomate de haut rang : «il serait renforcé dans son populisme, puisqu’il gagnerait sur les thèmes antieuropéens et antiimmigration qui ont été au centre de sa campagne. Comme ce serait son dernier mandat, plus rien ne pourrait le freiner dans sa dérive intergouvernementale. Même la chancelière allemande, Angela Merkel, qui est fédéraliste, ne pourrait pas faire grand-chose, car elle doit affronter des élections en septembre 2013»." |
Cela dit, ajoute Quatremer, "le candidat socialiste reste un mystère : «si on sait ce que Sarkozy voulait défaire, on ne sait toujours pas ce que Hollande veut faire», grince-t-on dans les couloirs du Parlement européen." On sait seulement qu’il ne pourra pas faire grand-chose : "«De toute façon, la marge de manœuvre économique et budgétaire de Hollande sera étroitement limitée par les engagements européens de la France et par la pression des marchés», souligne un haut fonctionnaire communautaire qui ne croit pas à une relance «type 81». «Hollande va arrondir certains angles en matière d’austérité, et ça sera bienvenu, mais il ne pourra pas aller beaucoup plus loin»."
Sarkozy a une vision claire de l’économie à mener en Europe, tandis que Hollande non ? Tant mieux ! estime Paul Krugman qui appelle, dans une note de son blog du New York Times, à soutenir Hollande. Une arrivée du socialiste au pouvoir sonnerait la fin du tout austérité, du moins l’espère-t-il. L'économiste est rejoint par nombre de ses confrères aux Etats-Unis comme l'éconaute le racontait lundi. Même le financier Georges Soros, en tournée à Paris pour son nouvel ouvrage Le Chaos financier mondial, s'est prononcé contre la vague européenne d'austérité en déclarant, notamment dans Le Monde, que "les dirigeants européens mènent l'Europe à sa perte."
Draghi a-t-il lui aussi sifflé la fin de l’austérité en Europe ? Le matinaute s’est posé la question, tout comme la presse économique européenne relevée par Gilles Klein.
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