Le bilan de l'Hadopi revu à la baisse par Lefigaro.fr
Hier, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) a publié un document (PDF) dans lequel elle vante son action, qui aurait eu "de réels effets" sur le téléchargement illégal en peer-to-peer, c'est-à-dire via le partage de fichiers entre internautes. "L'audience des quatre principaux logiciels peer-to-peer (BitTorrent, µTorrent, eMule et Limewire) a décru de 29% en 2011" en France, selon les chiffres de Médiamétrie. Et pour l'Hadopi, rien ne permet d'affirmer "qu'il y a eu un report massif des usages vers les technologies de streaming ou de téléchargement direct". Sur ce point, l'article du Figaro.fr démontre au contraire le "succès" de ces méthodes auprès des internautes, qui privilégient ces autres outils, permettant d'accéder à des œuvres protégées mais qui n'entrent pas dans le champ d'action de la Haute Autorité. La fréquentation de ces sites a connu, selon l'auteur de l'article, une hausse de 29% depuis octobre 2010, moment où l'Hadopi envoie ses premiers mails d'avertissement, et de 177% depuis janvier 2009, lors du débat sur la loi Création et Internet au Parlement. En fait, comme le dit l'article, les courbes de fréquentation des sites P2P et de streaming "ont suivi une tendance inverse". |
L'article minimise aussi ce que l'Hadopi dit des offres légales en ligne, qui selon elle "gagnent en quantité et en qualité". Il note plutôt que leur audience a "presque stagné", sauf pour les plates-formes vidéo, dont le succès semble plus lié à la fermeture du site Megaupload en janvier par les autorités américaines qu'à l'efficacité de l'Hadopi.
Nicolas Sarkozy aurait peut-être mieux fait de lire le Figaro.fr avant de saluer "ces résultats" de la Hadopi, qui selon lui "marquent la réussite du pari de la pédagogie".
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