Face aux islamistes, la TV publique tunisienne "prise entre deux feux"
LIbération souligne la hausse d'audience du journal de la chaîne nationale, tout en notant que la messe du 20 heures n'emploie pas le ton libre que l'on pouvait attendre après la révolution tunisienne et la chute de Ben Ali : "«Les gens sont avides d’information sur le pays, maintenant, estime Riadh Ferjani, chercheur spécialiste des médias. Mais s’il y a un endroit où on peut mesurer le recul de la révolution, c’est bien dans le JT de Wataniya.» Résistances au changement, pressions des islamistes, Wataniya 1 est prise entre deux feux." Le parti islamiste Ennahda fait partie des critiques de la télévision : "Particulièrement virulents, les islamistes fustigent des médias «de gauche» et anti-Ennahda. Les plus hauts responsables du parti y sont aussi allés de leur critique. (...) Le bras de fer avec Wataniya 1 est d’autant plus fort que la rédaction persiste à qualifier le gouvernement de «provisoire». (...) Le seul journaliste qui a renoncé à ce terme est chaudement félicité sur des pages Facebook pro-Ennahda." |
Alors qu'Ennahda critique la chaîne, d'autres accusent cette dernière de lui être inféodée, ce qui est paradoxal : "L’ombre d’une allégeance de Wataniya au pouvoir islamiste suscite inquiétudes et fantasmes. Nourris par des nominations sans concertation à la tête des médias publics. Et par la suspension, fin janvier, d’un chroniqueur de la chaîne pour sa virulence envers Ennahda… sur sa page Facebook personnelle".
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