Hortefeux relaxé, mais propos "méprisants"
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Hortefeux relaxé, mais propos "méprisants"

Condamné en première instance pour injure raciale

, l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a été relaxé ce jeudi par la cour d'appel de Paris. Il avait été épinglé et condamné à 750 euros d'amende pour ses propos adressés en septembre 2009 à un jeune militant UMP d'origine arabe : "Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup que ça pose problème".

Si le député européen a échappé à une nouvelle condamnation, c'est parce que ses paroles n'ont pas été considérées comme publiques par la Cour, rendant ainsi la constitution de partie civile du MRAP "irrecevable" juridiquement. Mais sur le fond, la Cour a retenu toutefois que les propos sont "méprisants et outrageants", selon Reuters. Cette phrase "témoigne d'un évident manque de culture", dit la Cour dans son arrêt. "Le propos, qui vient conforter l'un des préjugés qui altèrent les liens sociaux, est outrageant et méprisant à l'égard de l'ensemble du groupe formé par les personnes d'origine arabe, stigmatisées du seul fait de cette appartenance, ce qui le rend punissable", ajoute-t-elle. Le compte-rendu de la Cour d'appel de Paris est lisible ici, sur le blog de la journaliste du Monde Pascal Robert-Diard.

La diffusion de ces propos avait provoqué un tollé, la gauche réclamant la démission du ministre.

Amine Benalia-Brouch, le militant UMP raillé par Hortefeux, a quitté depuis le parti de Nicolas Sarkozy. Il a raconté dans un livre publié en 2010 avoir défendu le ministre de l'Intérieur sur ordre des dirigeants du parti, qui selon lui avaient demandé de mentir et de confirmer la version des "Auvergnats", comme nous vous le précisions ici.

C'est la diffusion d'une vidéo sur le site internet du journal Le Monde qui avait déclenché l'affaire en septembre 2009. On y voyait Hortefeux et Jean-François Copé, alors patron des députés UMP, poser en compagnie d'Amine, un jeune militant d'origine maghrébine venu d'Auvergne. "Il mange du cochon, il boit de la bière", affirme une personne, présentant Amine à Hortefeux. "Il ne correspond pas du tout au prototype alors", leur avait répondu le ministre de l'Intérieur. Une femme ajoute : "C'est notre petit Arabe". Et le ministre de répondre : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".

L'avocat du Mrap, Pierre Mairat, a annoncé jeudi que l'association allait se pourvoir en cassation. "La Cour dit que l'injure raciste est constituée, mais prive une association antiraciste de poursuites, ce que nous allons contester en cassation".

Si vous avez manqué des épisodes, retrouvez notre dossier spécial "Hortefeux raciste".

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