"Mon voisin est un dealer" : producteur et maire condamnés
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"Mon voisin est un dealer" : producteur et maire condamnés

Un partout, la balle (médiatique) au centre.

Vendredi, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans le droit de la presse, a rendu deux décisions symétriques, annoncées en même temps. La première donne raison au producteur Emmanuel Chain, qui poursuivait en diffamation le maire de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), François Asensi. La seconde donne raison à François Asensi, qui poursuivait en diffamation… Emmanuel Chain.

Le tribunal a de l'humour : il a condamné chaque partie à la même peine, soit 500 euros d'amende avec sursis. Mais les deux hommes devront tout de même mettre sérieusement la main à la poche, puisqu'ils devront se verser l'un à l'autre un euro de dommages et intérêts, et 3 000 euros de frais d'avocat.

Tout ça pour quoi ? Pour s'être chamaillés, par médias interposés, à propos du premier numéro de Haute définition, feue l'émission de TF1, qui avait diffusé le 29 mars 2009 un reportage tourné à Tremblay et sobrement intitulé "Mon voisin est un dealer".

Rapide rattrapage picto

Une descente de police avait eu lieu sur place quelques heures à peine avant la diffusion du reportage, et près d'un million d'euros en liquide et de la drogue avaient été saisis. Mais TF1 et la police avaient nié toute "coproduction". Deux jours après, deux bus avaient été caillassés et incendiés dans la ville. Surtout, un rappeur local, Larsen, qui avait servi de guide à l'équipe de TF1, avait affirmé après diffusion que les dealers du reportage étaient "bidon".

Le maire de Tremblay avait sauté sur l'occasion, et affirmé dans Médias le magazine sur France 5 que la société de production de Chain avait "mis en scène" le reportage et utilisé des "acteurs (...) qui ont joué un rôle". Quatre jours plus tard, le producteur répliquait au Grand journal en jugeant que le maire était "irresponsable" et "pas digne de la République".

En voilà un échange aimable…

Le tribunal a donc renvoyé producteur et politique à leurs engueulades. Cela fait sans doute un peu cher la leçon de bonne conduite.

A l'époque, nous nous étions demandés si les journalistes pouvaient endosser le costume d'auxiliaires de police.

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