nuit africaine : la danse des lettres
Le samedi 11 juin 2011 aura lieu, au Stade de France, la Nuit africaine. Avec, entre autres pointures, Manu Dibango, Baaba Maal, Salif Keita, Meiway, etc., ainsi que de jeunes prometteurs tel Fally Ipupa :
L'affiche, très belle, nous montre un Stade de France sur fond de terre craquelée ainsi qu'une silhouette féminine réalisée en typographie.
Cette silhouette peut faire penser aux figures astronomiques contenues dans l'Aratea de Marcus Tullius Cicero, réalisées à partir de textes latins :
Le signe du Bélier extrait de l'Aratea de Marcus Tullius Cicero, IXème siècle
Mais l'Afrique francophone est parfois musulmane. Alors viennent à l'esprit ces figures formées grâce à la calligraphie arabe qui contournent ainsi un interdit islamique absent du Coran proscrivant la représentation de figures vivantes, imitation de la création de Dieu (ainsi que l'écrivit Yahya ibn Sharaf al-Nawawi, au XIIIème siècle) :
Lion, Pakistan, XIXème siècle
Plus près de nous, on peut penser à ces affiches constructivistes russes :
Affiche de Grigory Borisov et Nikolai Prusakov pour Le 41ème (Sorok pervyi),
un film de Yakov Protazanov, 1927
(non non ce n'est pas Matrix !)
Affiche de Grigory Borisov et Pyotr Zhukov pour Le Mort-vivant (Zhivoy trup),
un film de Fyodor Otsep, 1929
Ou à cette réclame pour Olivetti :
Affiche de Giovanni Pintori, 1949
Ou encore à cette couverture de livre consacré à l'histoire de Coca-Cola :
The Big Drink par E.J. Kahn, dessin de Paul Bacon, 1965
Enfin bref, il va falloir bouger son corps typographique à la Nuit africaine !
L'occasion de lire ma chronique intitulée Plantu, les moghols, et les safavides où il est question de cette interdiction islamique et des créations qu'elle engendra.
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